Marie Claire

Valérie Pécresse

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Présidente (LR) de la région Ile-de-France

« L’expression la plus étrange du sexisme est qu’une partie de l’opposition m’appelle “Madame la vice-présidente”. Lapsus, idée ancrée que les femmes sont toujours numéro deux. Pendant la campagne électorale, mon uniforme était le tailleur-pantalon, de préférence noir, je voulais qu’on me regarde dans les yeux. Présidente, j’ai réinvesti les couleurs, et j’assume la jupe, j’en fais même un étendard féministe, y compris dans les quartiers sensibles. Le premier outil du sexisme ordinaire est de couvrir votre voix, on vit toutes ça dans les assemblées. Il faut apprendre à la discipline­r. Le regard, la poignée de main aussi comptent. Comme je n’aime pas qu’on me regarde de haut, je porte des talons, confortabl­es. Les rapports de force, ça me dope. On me donne une gifle, j’en donne une en retour. Je suis intrépide, un trait de caractère que vous retrouvere­z chez les autres femmes politiques. “Il faut être une tueuse pour faire de la politique” ; moi je suis une ”affec-tueuse” en un mot : il faut me prendre par l’affect. Nous, les Françaises, sommes singulière­s, on veut tout : un métier, des enfants, du temps pour soi et son couple. Beaucoup me disent : “Il n’y a plus de place pour la politique.” Or on ne commence pas à 50 ans. Il faut attirer des femmes dès leur plus jeune âge. Une gageure. »

« L’idée est ancrée que les femmes sont toujours numéro deux »

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