Marlène Schiappa

« Dans l’hémicycle, le niveau sonore augmente à chaque fois qu’une femme prend la parole »

« Le sexisme est une pollution de l’action politique. Les femmes sont plus souvent agressées quand elles tractent, ont plus de dessins dégradants sur leurs affiches. Je n’avais pas mesuré non plus à quel point il sévit dans le journalisme politique. J’ai été plus la cible de femmes journalistes que d’hommes politiques. Quand j’ai été nommée, la presse me réduisait à mon sexe, mon âge, mon apparence. Maquillée, avec des bijoux, des cheveux lâchés… je n’étais pas compétente. Dans l’hémicycle, j’entends les commentaires de députés : “Et ma-

Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes

chine, elle est bonne ou pas ?” Et le niveau sonore augmente à chaque fois qu’une femme prend la parole. Je ne laisse rien passer. J’interviens directement auprès de la personne ou publiquement sur Twitter. Aujourd’hui, j’ai un rôle et un passé qui me permettent de ne rien m’interdire. Je m’autorise tout, même si cela choque, notamment quand j’ai joué la pièce “Les monologues du Vagin”. Il y a eu des cris d’indignation, mais je pense que justement les inégalités entre femmes et hommes se nourrissent aussi de tabous. Il faudrait que les hommes politiques s’engagent et s’indignent face à une remarque sexiste d’un autre homme. Et rappellent que c’est le fait d’une minorité. »