Virginie Calmels

Première adjointe au maire de Bordeaux, ancienne vice-présidente des LR

« Quand j’ai été investie pour les élections régionales de 2015 en Nouvelle-Aquitaine, Henri Guaino avait eu cette phrase mémorable : “On ne va quand même pas investir Loana…” Si j’avais été un homme et pas une blonde, personne n’aurait fait cette remarque, vu mon CV : directrice générale déléguée de Canal+ à 31 ans, PDG d’Endemol France à 36, d’Endemol Monde à 41, puis présidente du conseil de surveillance d’Euro Disney… En politique, on ne vous fait aucun cadeau. L’an dernier, j’ai été qualifiée de “créature de Juppé”, puis ”créature de Wauquiez” (avant qu’il me limoge), comme si je ne pouvais pas penser par moi-même. J’ai fait cette expérience la première fois quand, après avoir fait campagne pour Alain Juppé, j’ai soutenu François Fillon, vainqueur de la primaire. Tout ça fait écho à ce que j’ai vécu quand Christine Angot, pour me dépeindre, a listé les hommes qui ont partagé ma vie. Le sexisme c’est ça : dénier aux femmes la capacité d’être autre chose que la femme de… ou la créature d’un homme politique. Mais je n’ai pas un tempérament à capituler. Ce n’est pas le sexisme qui pourrait me faire partir, c’est le déchaînement de violence et la dénaturation de ce que je suis. »

« J’ai été qualifiée de “créature de Juppé”, comme si je ne pouvais pas penser par moi-même »