Karima Delli
« On m’appelle par mon prénom, comme une bonne copine »
Députée européenne (EELV), présidente de la commission Transports et Tourisme
« Je préside la commission des Transports, traditionnellement très masculine. Le sexisme que j’y perçois au quotidien ? Version paternaliste : m’appeler par mon prénom, comme une bonne copine. Mais je recadre tout de suite : “Ce n’est pas Karima, c’est Madame la présidente.” Je me souviens, lors d’un colloque, un élu m’a dit : “Votre discours est trop technique pour une femme.”
Le 8 mars 2014, j’avais lancé un Tumblr, “Et sinon je fais de la politique”, pour dénoncer cette misogynie. Marie-Christine Blandin, à l’époque sénatrice écologiste, s’est entendu dire par un élu : “Si tu n’es pas capable de cumuler deux mandats, tu peux retourner à ton repassage.” Barbara Pompili, qui est blonde, a eu droit a : “Barbie fait de la politique”… Dans la foulée du mouvement #MeToo, le 26 octobre 2017, le Parlement européen a adopté une résolution réclamant des mesures pour lutter contre les agressions sexuelles, notamment vis-à-vis des assistantes parlementaires. Nous souhaitons la création d’un un comité d’experts indépendants chargé de recueillir les témoignages des collaboratrices harcelées par des députés. Et pour que les hommes cessent de s’accaparer le pouvoir, aux élections de 2019, nous devons avoir une présidente à la tête du Parlement européen. »