Le questionnaire Frédéric Beigbeder
L’écrivain-réalisateur démontre dans son nouvel ouvrage* qu’être frivole demande beaucoup de travail. Vingt autres preuves tangibles ici même.
Aimez-vous votre visage ?
Pas du tout. C’est pourquoi j’essaie de le cacher le plus possible avec des lunettes et une barbe.
Etes-vous garçon ou homme ?
Je préfère « adolescent attardé ».
Dormez-vous la nuit ?
Cela m’arrive de plus en plus souvent.
Votre mère était-elle dominante ou soumise ?
Elle faisait semblant d’être soumise pour mieux dominer son monde.
Pouvez-vous prendre une photo de vous ? Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?
J’essaie de réduire le nombre de mes addictions. Récemment, j’ai arrêté le Coca- Cola et les bonbons Haribo. Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?
Ceux de mes derniers bébés. Ils sont persuadés que « papa, c’est le plus fort ». Il faut en profiter parce qu’en grandissant, ils sauront que c’était même pas vrai.
Citez trois amantes et amants rêvés au cours de votre vie ?
Oona O’Neill, Lara Micheli et Angélique dans Angélique et le sultan.
Votre plus grand plaisir simple ?
Attendre d’avoir très très chaud, puis manger un mini-cône glacé au chocolat Picard.
Votre dernière recherche Google ?
Bonne soeur enceinte, nains, orties.
Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?
« Le sage tourne sa langue dans sa bouche sept fois avant de parler. » C’est dans le Livre des proverbes de la Bible. J’aurais dû l’écouter plus souvent.
La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?
Une Corona. Un mini-cône glacé au chocolat Picard.
Le goût dont vous avez honte ?
L’escalope de veau à la crème. Je culpabilise car j’ai entendu dire que la vache mugit pendant trois semaines quand on lui prend son enfant.
Etes-vous violent ?
Uniquement par écrit.
Qu’est-ce que vous ne supportez pas que l’on dise de vous ?
Que je dénonce le monde dont je fais partie. Car je ne sais rien faire d’autre !
Aimez-vous votre prénom ?
Oui. Je me prends constamment pour le héros de L’éducation sentimentale.
Fuir, s’adapter ou combattre ?
Je refuse de m’adapter. Je suis trop paresseux pour combattre. Alors je fuis.
La première fois où vous vous êtes senti libre ?
Aux Etats-Unis, l’été de mes 14 ans, dans un stage de tennis. On a fait le mur avec deux camarades pour aller s’acheter des M&M’s. Une épopée extraordinaire, comme dans Moonrise kingdom. C’est la première fois que j’en parle.
La place du sexe dans votre vie ?
Centrale.
Si vous étiez une fée et pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, lesquels seraient-ce ?
Savoir jouer de la guitare. Pas besoin d’avoir d’autres dons. Un type qui sait jouer de la guitare n’aura jamais de problèmes.
(*) éd. de l’Observatoire, sortie le 17 octobre.