Marie Claire

Le questionna­ire Frédéric Beigbeder

L’écrivain-réalisateu­r démontre dans son nouvel ouvrage* qu’être frivole demande beaucoup de travail. Vingt autres preuves tangibles ici même.

- Par Fabrice Gaignault

Aimez-vous votre visage ?

Pas du tout. C’est pourquoi j’essaie de le cacher le plus possible avec des lunettes et une barbe.

Etes-vous garçon ou homme ?

Je préfère « adolescent attardé ».

Dormez-vous la nuit ?

Cela m’arrive de plus en plus souvent.

Votre mère était-elle dominante ou soumise ?

Elle faisait semblant d’être soumise pour mieux dominer son monde.

Pouvez-vous prendre une photo de vous ? Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?

J’essaie de réduire le nombre de mes addictions. Récemment, j’ai arrêté le Coca- Cola et les bonbons Haribo. Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?

Ceux de mes derniers bébés. Ils sont persuadés que « papa, c’est le plus fort ». Il faut en profiter parce qu’en grandissan­t, ils sauront que c’était même pas vrai.

Citez trois amantes et amants rêvés au cours de votre vie ?

Oona O’Neill, Lara Micheli et Angélique dans Angélique et le sultan.

Votre plus grand plaisir simple ?

Attendre d’avoir très très chaud, puis manger un mini-cône glacé au chocolat Picard.

Votre dernière recherche Google ?

Bonne soeur enceinte, nains, orties.

Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

« Le sage tourne sa langue dans sa bouche sept fois avant de parler. » C’est dans le Livre des proverbes de la Bible. J’aurais dû l’écouter plus souvent.

La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?

Une Corona. Un mini-cône glacé au chocolat Picard.

Le goût dont vous avez honte ?

L’escalope de veau à la crème. Je culpabilis­e car j’ai entendu dire que la vache mugit pendant trois semaines quand on lui prend son enfant.

Etes-vous violent ?

Uniquement par écrit.

Qu’est-ce que vous ne supportez pas que l’on dise de vous ?

Que je dénonce le monde dont je fais partie. Car je ne sais rien faire d’autre !

Aimez-vous votre prénom ?

Oui. Je me prends constammen­t pour le héros de L’éducation sentimenta­le.

Fuir, s’adapter ou combattre ?

Je refuse de m’adapter. Je suis trop paresseux pour combattre. Alors je fuis.

La première fois où vous vous êtes senti libre ?

Aux Etats-Unis, l’été de mes 14 ans, dans un stage de tennis. On a fait le mur avec deux camarades pour aller s’acheter des M&M’s. Une épopée extraordin­aire, comme dans Moonrise kingdom. C’est la première fois que j’en parle.

La place du sexe dans votre vie ?

Centrale.

Si vous étiez une fée et pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, lesquels seraient-ce ?

Savoir jouer de la guitare. Pas besoin d’avoir d’autres dons. Un type qui sait jouer de la guitare n’aura jamais de problèmes.

(*) éd. de l’Observatoi­re, sortie le 17 octobre.

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