L’objet du débat : la cagoule de Calvin Klein
Avec Raf Simons, directeur artistique de la marque, cette résurgence de l’enfance intègre les codes vestimentaires de l’après-apocalypse. Et tente d’inventer un présent au vêtement, entre le souvenir d’un passé insouciant et le fantasme d’un futur hyper-vigilant. La clientèle
Frileux, survivalistes ou grands enfants, ceux qui assumeront sans complexe le port de la cagoule en public signifieront au monde leur désinvolture, leur fatalisme face au dérèglement climatique. Et leur renoncement au brushing parfait.
L’argument
A New York, le 13 février 2018, Raf Simons ouvrait le défilé Calvin Klein 205W39NYC avec Lulu Tenney coiffée d’une cagoule en laine (photo), ouvrant la voie à 41 autres passe-montagnes. La cagoule, cette bête noire des cours de récréation, semble ici refléter l’urgente nécessité de se protéger face au déchaînement des éléments naturels, symboles d’une planète à l’asphyxie.
L’esprit du temps
Décor apocalyptique, mannequins emmitouflés dans de larges vêtements bardés de bandes réfléchissantes, chaussés de bottes XXL et équipés de gants de protection... En 15 min d’un show engagé, Raf Simons déconstruit le mythe de la « Great America » de Donald Trump et déroule le récit d’une dystopie aux accents prémonitoires qui, entre les lignes, pointe du doigt les décisions anti- écologiques du président américain. Et si, par sa faute, le monde courait définitivement à sa perte ?