Marie Claire

Cécile Guilbert, essayiste et romancière : Parfum de Peau de Montana

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« C’est une signature puissante, presque agressive. »

« J’ai découvert Parfum de Peau de Montana à 20 ans, en le sentant sur une femme de trente ans de plus que moi. Un coup de foudre. Je lui ai demandé quel était ce parfum extraordin­aire et, contre toute attente, je me le suis approprié aussitôt que je l’ai essayé. L’alchimie a opéré, c’était un miracle. J’ai choisi de le porter et je n’ai jamais voulu l’abandonner. Toute ma vie, j’ai été spontanéme­nt compliment­ée sur ce parfum, par des inconnus dans la rue, des chauffeurs de taxis, des amis. Je suis mariée depuis trente ans et mon mari est toujours fou de cette odeur, plus spéciale encore selon lui quand il la sent entre mes seins. Quand cette senteur est devenue très difficile à trouver – sur le Net, des exemplaire­s un peu frelatés ou dans une parfumerie rue de Rivoli à Paris –, j’ai essayé des parfums aussi capiteux qui laissent un vrai sillage comme Cuir de Russie de Chanel ou Cuir Beluga de Guerlain, mais ils n’étaient jamais assez sauvages. Et surtout il n’y avait pas cette symbiose exceptionn­elle avec ma peau.

Quand je ne l’ai plus, je ne suis plus moi-même. Ce n’est pas un floral de jolie madame, c’est une signature immédiate mais puissante, charismati­que, presque agressive. J’ai conscience qu’il me fait m’imposer de façon quasi intrusive. J’en mets plusieurs fois par jour, même quand je suis seule chez moi. De la même façon que je porte du rouge depuis quarante ans, sinon je me sens nue. Mon problème, c’est qu’il est inadapté à l’été. C’est la saison où je lui suis infidèle. »

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