Marie Claire

Le questionna­ire Lætitia Dosch

Presque nue sur la scène du théâtre Nanterre-Amandiers dans sa pièce “Hate”, limpide et attachante au cinéma dans “Nos batailles”*, elle se livre ici avec esprit et une pointe d’espiègleri­e.

- Par Fabrice Gaignault

—Aimez-vous votre visage ?

Je l’aime bien, mais apparemmen­t je ne me vois pas telle que je suis. Je ne me reconnais pas sur les photos.

—Etes-vous fille ou femme ?

Je suis une femme qui aurait bien aimé être un homme.

—Dormez-vous la nuit ?

J’ai été insomniaqu­e pendant toute une année. J’ai retrouvé mon sommeil depuis que j’ai arrêté de fumer.

—Votre mère était-elle dominante ou soumise ?

Elle a alterné les deux et est fi nalement redevenue indépendan­te.

—Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?

Trois, mais légales.

—Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?

Ma fi lleule. Le regard des enfants me donne envie d’apprendre, de protéger, de faire des bêtises, d’aimer, de transmettr­e.

—Citez trois amants et amantes rêvés au cours de votre vie.

Joaquin Phoenix, Kurt Cobain et Nelson Mandela. Vous connaissez quelqu’un qui ressemble aux trois ?

—Votre plus grand plaisir simple ?

Caresser mon cheval sous les yeux. Ça le détend et l’apaise en même temps.

—Votre dernière recherche Google ?

Transition­world.org.

—Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

Albert Einstein : « Un problème sans solution est un problème mal posé. »

—La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?

Du Rivella bleu (soda suisse au lait, ndlr) et un yaourt à l’ananas.

—Le goût dont vous avez honte ?

J’adore l’album Ceinture noire de Maître Gims.

—Etes-vous violente ?

Comme actrice, j’utilise une part violente de moi. Tout le monde a de la violence en soi. Dans la vie, l’injustice me provoque des pulsions violentes, que je contrôle.

—Que ne supportez-vous pas qu’on dise de vous ?

Quand on dit que je suis barrée, ça m’ennuie. J’aimerais bien qu’on dise singulière. Nous sommes tous singuliers.

—Pouvez-vous sortir sans maquillage dans la rue ?

—Aimez-vous votre prénom ?

Oui, c’est rare que je rencontre une Laetitia que je n’aime pas.

—Fuir, s’adapter ou combattre ?

S’adapter sans perdre la direction qu’on veut prendre.

—La première fois où vous vous êtes sentie libre.

En ce moment. Ma liberté, je la trouve bizarremen­t dans les attaches affectives. —Pouvez-vous prendre une photo de vous ?

—La place du sexe dans votre vie ?

Un endroit de découverte. On a de la chance d’être humains pour ça – je dis ça par rapport aux animaux, qui font toujours la même chose, et très vite –, mais ce n’est pas toujours facile.

—Si vous étiez une fée et pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, quels seraient-ils ?

Du coeur, du courage et de l’imaginatio­n. J’ai l’impression que la génération qui naît maintenant va devoir inventer beaucoup de choses.

(*) De Guillaume Senez, avec aussi Laure Calamy.

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