Bérénice Ravache

Présidente du comité diversité de Radio France et directrice de FIP

—Pourquoi avez-vous rejoint notre think tank ?

D’abord parce qu’il ne s’agit pas seulement de réfléchir, mais d’agir. De plus, il est porté par Marie Claire, dont la légitimité en matière d’émancipation est incontestable. Enfin parce que nous vivons aujourd’hui une période où les droits des femmes sont menacés par le violent retour du religieux et des idéologies naturalistes : pression pour allaiter, accoucher dans la douleur… Renoncer au confort apporté par la médecine notamment est une régression.

—Avez-vous déjà été confrontée à des inégalités entre femmes et hommes dans votre carrière ?

J’ai surtout été confrontée au sexisme du quotidien. Les blagues lourdes, l’infantilisation… J’ai appris très jeune qu’une femme qui réussit est suspecte, voire coupable. En gros, si elle est promue, c’est qu’elle couche. Je l’ai entendu quand j’ai été nommée secrétaire générale de Radio France, qui est un milieu professionnel ni plus ni moins sexiste qu’un autre.

—A Radio France, sur quels dossiers avez-vous travaillé ?

Ce qui a été déterminant, c’est la mise en place d’indicateurs chiffrés. Parce qu’on ne voit que ce que l’on mesure et on n’atteint que les objectifs que l’on se fixe. Nous veillons également au quotidien à ce que nos antennes ne véhiculent pas les stéréotypes sexistes, qui sont le langage des violences faites aux femmes. L’arrivée d’une PDG à Radio France, Sibyle Veil, est un levier pour faire évoluer les mentalités.

« J’ai appris très jeune qu’une femme qui réussit est suspecte. »