Marie Claire

Chronique Un homme est une femme comme les autres

- Par Nicolas Rey

Un matin, je reçois une lettre avec un aller-retour en première classe pour Marrakech et ce mot : « Cher ami, une voiture vous attendra à l’aéroport. Nous allons nous retrouver dans un bel endroit pour le week-end. Bien à vous. Aurore Debonne. » Je ne connaissai­s pas d’Aurore Debonne. Qu’importe. J’ai voyagé avec Air France dans un luxe impeccable. Au sortir de l’avion, une jeune femme m’attend avec mon nom inscrit sur une pancarte. Une limousine m’emmène à l’hôtel Es Saadi. Je pénètre dans le hall du palace et mon oeil est saisi par les proportion­s vertigineu­ses du plafond et de sa coupole. Un balcon tourne tout autour de l’entrée. Il est orné d’oeuvres d’art de grandes dimensions. La vue s’étend jusqu’au parc et à l’immense piscine. On me dirige vers ma suite, au dernier étage. Elle est féerique. Et propose un panorama sur les murs d’enceinte de la ville et sur l’Atlas. Les meubles sont incrustés de nacre. La salle de bain possède une baignoire ronde avec jacuzzi. On m’informe que je dispose même de mon propre majordome ! J’enfile un maillot de bain, un peignoir en satin et me dirige vers le spa. Je découvre un lieu gigantesqu­e. Un sanctuaire des sens. L’architectu­re, inspirée des palais orientaux, est somptueuse. Ce splendide endroit est érigé autour d’un eucalyptus centenaire. Je décide tout d’abord de me détendre dans un sauna de vapeur aux herbes sauvages. Puis, à l’intérieur d’une pièce en mosaïques roses, je prends une douche aux lumières changeante­s. Ensuite, je me suis commandé un massage pour le dos. Une jolie jeune femme m’a guidé vers une pièce magnifique à l’éclairage tamisé. J’ai passé trente minutes de magie. Alors que je retourne à la suite, le majordome m’informe que madame Debonne m’attendra au restaurant panoramiqu­e pour 20 heures. Elle est arrivée en retard. Je l’ai vue venir de loin. Elle me souriait. Portait une longue robe et un minuscule sac à main. Vraisembla­blement la robe d’un grand couturier. Elle m’a embrassé sur le front. A pris place en face de moi et commencé direct, sans même que je m’en aperçoive : « C’est la première fois qu’une inconnue vous propose de passer un week-end en tête à tête ? – Oui. C’est la première fois.

– Et alors ?

– Et alors j’ai hâte que ce dîner se termine pour pouvoir faire l’amour avec vous. – Moi aussi. On commande ?

– Avec grand plaisir. »

Pendant le repas, je ne cesse de lui poser des questions sur son métier de flûtiste. Elle est flattée de voir que je suis passionné à ce point. Les plats sont succulents. Nous finissons notre bouteille de vin. D’un seul coup, le courage me manque. C’est elle qui se lève et qui me propose de rejoindre notre suite. Une fois dans la chambre, Aurore me demande de retirer mes affaires et de m’allonger sur le lit. Je m’exécute. Elle pénètre dans la salle de bain. Elle en ressort nue. Elle se place face à moi. Je tremble de plaisir. Et je me sens d’un seul coup totalement femme.

« Une fois dans la chambre, Aurore me demande de retirer mes affaires et de m’allonger sur le lit. »

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