Boris Vallaud, député (PS), père de jumeaux de 10 ans
« Nos jumeaux sont arrivés avec deux mois d’avance, nous allions plusieurs fois par jour à la maternité.
Ils sont restés pendant cinq semaines en couveuse. J’ai eu de la chance, mon chef, Arnaud Montebourg à l’époque, était très conciliant. C’est très ennuyeux quand on dépend du jugement et de l’acceptation de son supérieur hiérarchique. Avec les congés et les RTT, j’ai même pris un peu plus que onze jours consécutifs. La nuit, je donnais le biberon, ils avaient la gentillesse de ne pas être synchrones. Et j’ai aussi changé les couches. J’ai une épouse hyperactive. Parfois, j’assurais une bonne partie de la charge. Quand Najat (Vallaud-Belkacem, ndlr) revenait, je lui disais : “Tiens, j’ai reçu l’allocation parent isolé ! (Il rit.)” Je fais les courses. Le dîner, c’est beaucoup les nounous, mais aussi mes parents, les oncles et tantes. Notre famille est une coopérative. Sinon, c’est moi qui cuisine, une question de survie. Najat a d’immenses qualités, mais elle cuisine trop mal ! C’est plutôt elle qui assiste aux réunions parents-profs, ou mes parents. Elle s’occupe de leurs devoirs, elle est très patiente. Les règles de grammaire apprises enfant, elle les connaît encore par coeur, alors que moi… Et les exigences comme la lecture tous les jours, c’est elle. Je suis pour qu’on allonge le congé de paternité et qu’on en expérimente le caractère obligatoire pour les pères. Et que ce soit indemnisé correctement. »