La broche, fleur de l’étoffe
Bijou de vêtement condamné à l’oubli par ses origines bourgeoises, elle réapparaît cette saison dans des versions à l’ironie assumée, soutenue par une tendance globale à l’hyper-personnalisation.
Parce qu’elle orne l’habit et non la peau, la broche occupe une place à part dans l’univers de la joaillerie. Moins utilitaire et plus décorative que son ancêtre la fibule – cet accessoire utilisé dès l’âge du bronze pour assembler les pans d’un vêtement –, la broche se décline dans une multitude de formes. Animale chez Tiffany & Co., végétale chez Chaumet ou d’inspiration byzantine chez Goossens, elle se veut polyvalente et se pique autant sur les revers d’une veste qu’à la taille, la poitrine ou dans la chevelure.
Car à l’inverse des autres bijoux, la broche n’est pas destinée à habiller un endroit précis. Si la jeune créatrice Gala Colivet-Dennison court- circuite ses connotations désuètes pour en faire une mini-sculpture d’avantgarde chez Richard Malone et Pringle of Scotland, chez Gucci, Alessandro Michele singe autant qu’il revendique l’esthétique bourgeoise et surannée à laquelle elle est associée. Mais à l’heure de l’uniformisation vestimentaire, elle offre une alternative au conformisme. Car agrémenté d’une broche, n’importe quel basique se singularise.