Les âmes soeurs de Fernand Khnopff
A rebours des muses du Viennois Gustav Klimt au lourd parfum de sensualité, les figures féminines du Belge Fernand Khnopff peintes à la même époque sont empreintes de mystère et d’intériorité. Aujourd’hui, ses êtres androgynes aux poses corsetées par la timidité semblent étonnamment modernes, et l’on redécouvre avec émotion son oeuvre crépusculaire. L’histoire veut que la muse au visage long et impassible identifiable dans nombre de toiles soit en fait la soeur de l’artiste, Marguerite. Fernand l’a photo- graphiée et peinte, au point de la démultiplier jusqu’au vertige. Dans le tableau Souvenirs, l’un des chefs- d’oeuvre de l’exposition, sept jeunes femmes vêtues de longues robes ondoient dans un paysage de campagne. Le peintre a donné à chacune la silhouette et le visage de Marguerite, cherchant l’âme soeur au coeur même de sa troublante oeuvre.
« Fernand Khnopff, le maître de l’énigme », du 11 décembre 2018 au 17 mars 2019 à Paris (Petit Palais), petitpalais.paris.fr.