Marie Claire

« Quand tu dors mal, tu es obligée de renoncer à sortir, et je l’ai très mal vécu. »

Eléonore, 40 ans, avocate, mère de Mila, 11 ans, Achille, 9 ans, et Ulysse, 3 ans

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« J’ai eu l’impression qu’être mère était inné pour moi. Sans doute parce que j’ai été élevée dans la confiance par ma mère et ma grand-mère, et que j’ai répliqué ce que j’avais reçu d’elles. Avec mes enfants, je suis très affectueus­e, dans la communicat­ion. Mais je suis aussi assez autoritair­e et intransige­ante quand leur positionne­ment ne me semble pas en accord avec les valeurs de la famille. Mes enfants ont une capacité à me faire tout oublier, mais j’ai connu des moments de grande solitude : par exemple, leurs réveils nocturnes, qui entraînent des crispation­s vis-à-vis d’eux et dans le couple. Ça a pesé des années sur ma vie sociale, car quand tu dors mal tu es obligée de renoncer à sortir, et je l’ai très mal vécu. Il y a aussi un équilibre à trouver quand on est mère, femme, épouse, avocate, qui est précaire. L’an dernier, j’avais des difficulté­s au travail et je ne trouvais plus l’énergie pour m’occuper, en plus, de la rentrée des classes. J’ai été débordée, malgré le fait que j’emploie une personne pour s’occuper des sorties d’école et de la maison. Tout ça, je m’en rends compte après. Pendant, je serre les dents. J’ai un mari très impliqué, très paternel. C’est l’un des grands progrès de notre époque, même si la charge mentale pèse plus sur moi que sur lui, mais c’est aussi parce qu’il a une meilleure capacité à lâcher prise que moi. » S.D.

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