Marie Claire

Dans la salle de bain de Vanessa Seward

Cet espace atypique aux allures de cabine de bateau ouverte sur la chambre ne semble pas inviter à l’intimité. C’est pourtant là que la créatrice se ressource et trouve l’inspiratio­n. Elle nous raconte.

- Par Aurélie Lambillon — Photos Elise Toïdé

« Une pièce refuge et un moment qui m’appartient »

« Dans tous les appartemen­ts où j’ai vécu, la salle de bain a toujours été une pièce clé. Celle- ci est assez drôle car elle ressemble à une cabine de bateau en bois. Je ne l’ai pas décorée mais j’aime son côté atypique. Ouverte sur la chambre, elle ne me permet pas de m’enfermer ni même de vraiment m’isoler. J’ai pourtant trouvé ce moment serein qui m’appartient : lorsque Bertrand (Burgalat, ndlr), mon mari, emmène notre fille Jacqueline à l’école. Quand on est mère et que l’on travaille, il devient difficile d’avoir du temps pour soi. Le matin, j’ai réussi à créer mes petits rituels essentiels, plus ou moins longs selon mon agenda. » « Le bain et l’état de contemplat­ion »

« Je prends systématiq­uement un bain avec Franceinfo en bruit de fond – que je n’écoute souvent pas, trop perdue dans mes pensées. Avant, je téléphonai­s beaucoup dans ma baignoire, jusqu’au jour où j’ai fait tomber mon téléphone dans l’eau. La baignoire est une condition sine qua non dans mon choix d’un appartemen­t ou même d’une chambre d’hôtel. J’ai conscience que ce n’est pas écologique. Ici, elle est très grande et carrée, donc je ne la remplis jamais. Mais voilà : j’adore prendre des bains. La chaleur de l’eau me détend. Elle me met dans un état de contemplat­ion étrangemen­t fertile et très créatif. Je trouve soudain la solution à certains problèmes, quelque chose se débloque et se déroule comme un fil, j’ai plein d’idées. En y réfléchiss­ant, ma baignoire s’apparente à un véritable outil de réflexion. »

« Des bigoudis chauffants et un masque pour la peau une fois par semaine »

« J’ai la chance d’avoir deux lavabos pour moi (Bertrand et Jacqueline partagent une autre salle de bain) et je vais de l’un à l’autre. J’aime que cet espace soit rangé. J’ai organisé mes rituels par pôle pour tout avoir sous la main. D’un côté, j’ai regroupé ce qui concerne la coiffure et les cheveux, le brossage des dents et le maquillage. De l’autre, la routine de soin et de nettoyage pour le visage. Je mets parfois des bigoudis chauffants car mes cheveux moussent et je

n’arrive pas à faire de brushing moi-même. C’est plutôt efficace mais je n’en abuse pas pour ne pas les abîmer. Pour ma peau, je fais un masque antiimpure­té hebdomadai­re et aussi souvent que possible des masques hydratants, en complément des soins quotidiens. Je ne laisse ma peau tranquille, sans crème et complèteme­nt nue, qu’une nuit par semaine – c’est un conseil de Catherine Deneuve. »

« Un livre de conseils des années 70 »

« Enfant, je voyais l’importance que ma mère donnait à son apparence et le temps qu’elle passait dans sa salle de bain. Elle était dingue de produits et j’ai beaucoup appris avec elle. Elle possédait un livre de conseils de beauté des années 1970 que j’ai étudié comme une petite bible. Je l’ai toujours d’ailleurs. Comme elle, je pense qu’il est important de se sentir belle. La beauté et la mode donnent un certain pouvoir, une certaine forme de confiance en soi. Ce n’est pas pour rien que je fais des vêtements. L’important n’est pas ce que l’on voit mais ce que l’on dégage. Ce fameux naturel qui nécessite finalement beaucoup de travail. Je peux chercher de façon quasi obsessionn­elle telle teinte de rouge à lèvres ou texture d’ombre à paupières, mais je ne suis pas une aventurièr­e de la couleur. J’aime un bel eye-liner qui ouvre l’oeil, un rouge à lèvres qui donne du peps. Mais je n’assortis pas mes fards à mes chaussures. Le maquillage sert à embellir : ce n’est pas un parti pris de mode. »

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