Marie Claire

Le questionna­ire Simon Liberati

L’écrivain publiera en début d’année son dixième livre, « Occident » * . Un roman-parabole sur la création artistique, que prolonge ses réponses à nos questions.

- Par Fabrice Gaignault

—Aimez-vous votre visage ?

Oui, parce que je le connais bien. Je l’ai beaucoup dessiné quand j’étais peintre. Je serai triste quand je ne le verrai plus, puis je l’oublierai.

—Etes-vous garçon ou homme ?

Vieux bonhomme.

—Dormez-vous la nuit ?

Non, pas toujours ; ça me permet de réfléchir en silence.

—Pouvez-vous prendre une photo de vous ? —Votre mère était-elle dominante ou soumise ?

Ma mère est une femme délicieuse.

—Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?

Beaucoup, j’en change souvent.

—Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?

Celui d’une panthère au zoo.

—Citez trois amantes et amants rêvés au cours de votre vie ?

Brigitte Bardot : adolescent , je couchais avec elle en rêve ; Michel Ange : une fois ; et une autre actrice que j’ai oubliée.

—Votre plus grand plaisir simple ?

La lecture au petit-déjeuner ; en ce moment, Les mémorables de Martin du Gard.

—Votre dernière recherche Google ?

Le 12, place des Etats-Unis : une recherche sur les Noailles.

—Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

« Tu devrais perdre ton manuscrit. »

—La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?

Du pain grillé.

—Le goût dont vous avez honte ?

Les photos de cadavres. Le sadisme.

—Etes-vous violent ?

Plutôt en paroles.

—Qu’est-ce que vous ne supportez pas que l’on dise de vous ?

Que je suis radin et mythomane.

—Aimez-vous votre prénom ?

Je m’y suis fait. Jeune, il ne me plaisait pas.

—Fuir, s’adapter ou combattre ?

S’adapter. Selon l’Organisati­on mondiale de la santé, c’est un signe d’intelligen­ce.

—La première fois où vous vous êtes senti libre ?

Quand j’ai quitté une femme que j’aimais et qui m’aimait afi n d’écrire mon deuxième roman.

—La place du sexe dans votre vie ?

Elle évolue suivant des cycles qui m’échappent.

—Si vous étiez une fée et que vous pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, lesquels serait-ce ?

La grâce, le sens de la répartie et le courage physique.

(*) Sortie le 2 janvier, éd. Grasset.

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