Le questionnaire Raphaël Laroche
Il annonce ne pas s’intéresser à ce que l’on dit de lui. Nous avons donc laissé le chanteur et écrivain trouver lui-même les mots pour nous parler de ce qui l’anime, alors que sort en poche « Retourner à la mer »*, qui lui a valu le Goncourt de la nouvelle 2017.
—Aimez-vous votre visage ?
Oui. Mais ça ne va pas en s’arrangeant.
— Etes-vous garçon ou homme ?
Garçon, dissipé comme il faut. Etre homme implique trop de corvées, allant de la guerre au bricolage.
—Dormez-vous la nuit ?
Plutôt bien, de 1 h 30 à 7 h 30. Je fais parfois des siestes dans l’après-midi.
—Votre mère était-elle dominante ou soumise ?
Ma mère m’a interdit de parler d’elle dans les interviews.
—Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?
Cinq : le travail, le café à l’italienne, la bière glacée, le gingembre et Bach.
—Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?
Mes enfants, quand je vais les chercher à l’école.
—Citez trois amantes et amants rêvés au cours de votre vie ?
Mélanie Thierry, Jacqueline Bisset et Shu Qi.
—Votre plus grand plaisir simple ?
Me baigner dans l’océan, chez moi, en Bretagne.
—Votre dernière recherche Google ?
La révolution russe, et Prince piano solo.
—Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?
Ne jamais consulter Internet pour vérifier ses symptômes.
—La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?
Du chocolat noir et un café.
—Le goût dont vous avez honte ?
Je n’ai jamais eu honte de mes goûts. Je voue un culte à certains navets et trouve ridicules de nombreux chefs-d’oeuvre. J’aurais surtout honte de céder à une quelconque police du bon goût.
—Etes-vous violent ?
Pas du tout.
—Que ne supportez-vous pas que l’on dise de vous ?
Je ne m’intéresse pas beaucoup à ce qu’on dit de moi.
—Aimez-vous votre prénom ?
Joli, mais trop angélique.
—Fuir, s’adapter ou combattre ?
En bon élève d’Henri Laborit, je suis pour « l’éloge de la fuite » ; combattre, quand il le faut. J’ai rarement envie de m’adapter.
—La première fois où vous vous êtes senti libre ?
Dès que j’ai pu vivre de ma musique.
La place du sexe dans votre vie ?
Tout en haut de la liste. —Pouvez-vous prendre une photo de vous ?
Si vous étiez une fée et que vous pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, lesquels serait-ce ?
Une voix en or, la beauté et le plus d’humour possible.
(*) Ed. Folio.