L’album qui voit loin
Sémaphore de Requin Chagrin
Marion Brunetto a nommé son album Sémaphore d’après un titre de Michel Sardou et Mireille Darc sorti en 1975. Si on en refuserait bien l’héritage, on récupère pourtant volontiers l’écume mise en bouteille par cette jeune musicienne de Ramatuelle sur cet album de rock français à la mélancolie iodée, qui évite tous les balisages du genre. Trois ans après ses débuts en indé (label La Souterraine), le second album de Requin Chagrin est la première signature du nouveau label KMS de Nicolas Sirkis d’Indochine. Elle y déroule ses textes comme d’intenses rouleaux et assume brillamment son double ancrage dans la chanson yé-yé amère et le rock shoegaze. On flotte en eaux troubles sur Soleil Blanc, porté par la voix gonflée d’échos. « Je ne te dirais pas comment me couler et le soleil blanc sera écrasé », chante-t- elle, accompagnée de guitares zéphyriennes.
KMS Disques, sortie le 25 janvier.