Marie Claire

Détendre son corps

Avec la sonothérap­ie, ou thérapie par les vibrations sonores – de gongs, de bols ou même de la voix –, il est possible d’accéder à une forme de bien-être physique et mental.

- Par Claire Dhouailly

Qui a fait l’expérience du gong en fin de séance de yoga ou de méditation se souvient de ce son inconnu, pur, puissant, apaisant. Plus que le son, ce sont ses vibrations qui impactent corps et mental. Cela porte un nom : la sonothérap­ie. « Les propriétés des vibrations issues des gongs, bols tibétains ou diapasons thérapeuti­ques sont connues d’un point de vue empirique mais la science commence à s’y intéresser », constate Ely Goa, sonothérap­eute, professeur­e de yoga du son et de chant thérapeuti­que, cofondatri­ce du centre Zen & Sounds 1). Des expérience­s sont menées

( par des praticiens, comme l’oncologue américain Mitchell Gaynor, auteur de Sons de guérison (éd. de l’Aigle), qui a fait appel dès les années 90 à la sonothérap­ie pour apaiser la douleur de ses patients. En France, le CHU de Saint-Etienne utilise depuis 2011 ces vibrations en soin de support pour apporter du mieux- être aux patients en soins palliatifs.

Pour comprendre comment ces sons peuvent agir, il faut savoir que le corps émet un champ électromag­nétique, source de vibrations. Nos organes et nos cellules vibrent. Lorsqu’il y a blocages, tensions, maladies… la fréquence de ces vibrations est perturbée. Les sons, dits cohérents, des gongs, bols chantants ou diapasons thérapeuti­ques, peuvent, grâce à leurs fréquences spécifique­s, entrer en résonance avec notre corps pour le réharmonis­er. C’est l’eau qui sert de conducteur. Comme elle représente environ 65 % du corps, les vibrations peuvent se diffuser à travers nos cellules. Elles constituen­t un raccourci pour mettre le cerveau en état méditatif, dont les études montrent les bienfaits contre le stress et l’inflammati­on.

Avec les bonnes vibrations

Entre les bains de gongs, sorte de concert de gongs et d’instrument­s vibratoire­s, le massage aux bols, séance individuel­le où les bols sont posés sur le corps, comment choisir ? « Ils sont complément­aires, estime Ely Goa. Le premier est plus méditatif, le second plus apaisant. » Lors d’un massage (qui se fait habillé), le thérapeute fait tinter les bols pour diffuser leur vibration directemen­t vers les points d’énergie et les méridiens. Pendant la séance de gong ou de massage, on sent physiqueme­nt l’onde vibratoire parcourir le corps, puis s’installe une profonde détente mentale.

En libérant sa voix

« Notre voix agit de la même façon que les autres instrument­s mais sans passer par le filtre de la peau et des fascias, les vibrations agissent de l’intérieur », constate Ely Goa. Les yogas du son et de la voix permettent de travailler l’impact de ces vibrations. « Les cours commencent par des exercices de respiratio­n, car c’est elle qui porte la voix », précise Ilhem Khodja 2), chanteuse et ( coach vocale, enseignant­e au Tigre Yoga Club. La répétition d’un même mantra permet ensuite d’entrer dans un état relaxant et énergisant. La significat­ion des mots n’est pas le sujet. Chez soi, en guise de méditation, on peut répéter le son « om » chaque jour dix ou vingt fois. L’important est de se laisser porter par les sensations que procurent les vibrations, voire par les émotions qu’elles déclenchen­t. « Le chant permet de faire remonter des émotions que l’on verrouille, comme un nettoyage de fond. Nous portons dans notre voix toute une histoire de vie », constate Ilhem Khodja. S’autoriser à donner de la voix et y prendre un vrai plaisir est aussi un moyen d’oser s’entendre pour se faire entendre, bien au- delà de la salle de cours. Dans Choisissez votre destin génétique 3), le professeur Gilbert Deray

( explique que la musique possède de sérieuses propriétés médicales. Produire cette musique par le chant est une bonne façon d’en augmenter les bienfaits.

1. zen-and-sounds.com. 2. tigreyoga.com, ilhem.com. 3. Ed. Fayard.

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