Marie Claire

L’objet choisi d’Hélène Darroze : sa barrette

La cheffe deux fois étoilée ne se sépare jamais de cet accessoire de tête. Un cadeau qui lui est cher, mais aussi un symbole de féminité quand elle est en cuisine.

- Par Aurélie Lambillon

« Cette barrette m’a été offerte par mon petit-neveu et filleul, Clément. A l’époque, il avait 2 ou 3 ans. Il marchait à peine. C’était le premier petit- enfant de la famille. Comme tous les premiers, c’était l’enfant star et je m’en occupais beaucoup. Quand il est né, mon frère habitait encore à côté de la maison familiale, à SaintJusti­n, dans les Landes. Un vieux moulin isolé dans la forêt que nos parents avaient restauré. Nous devions avoir 10 ans quand nous nous y sommes installés, et mon frère et moi y avons grandi. Là, j’étais rentrée pour les fêtes de Noël et je dormais dans ma chambre d’adolescent­e. J’étais arrivée très tard dans la nuit. Je faisais la grasse matinée, quand j’ai entendu les petits pas de Clément qui cherchait à grimper dans mon lit. Il était tellement heureux de me faire ce cadeau. Depuis ce jour – Clément a 18 ans aujourd’hui –, cette barrette ne m’a plus quittée. Elle s’est cassée il y a quelques mois. Elle ne pinçait plus. J’étais très embêtée et l’homme d’entretien du restaurant l’a réparée. Je la garde dans ma boîte à bijoux même si maintenant je la mets moins : j’ai peur de la perdre ou de la recasser, ce qui me rendrait très malheureus­e. J’ai conscience que c’est un objet un peu kitsch – je ne suis pas sûre que je l’aurais achetée -, mais j’aime qu’elle soit très colorée. C’est presque un bijou. Elle me tient bien les cheveux et ma chevelure épaisse la supporte, mais elle est un peu lourde. C’était pourtant bien choisi car il m’est important de pouvoir rester féminine dans mon métier. Ce qui me frustre le plus au quotidien ? Devoir toujours être habillée de la même façon : un jean, ma veste à même la peau et des derbys noirs Saint Laurent confortabl­es comme des chaussons mais maintenant introuvabl­es. Cela simplifie les choix le matin mais les robes me manquent. Et aussi ne pas pouvoir me maquiller car le maquillage coulerait en cuisine. Je ne peux donc exprimer ma féminité que par la coiffure, même si, pour une question d’hygiène, j’ai rarement les cheveux détachés au restaurant. Je les ramasse en chignon que je fixe avec des pinces ou des barrettes. Je n’utilise que très rarement des élastiques, je ne fais pas de queues de cheval. Aujourd’hui, par exemple, je porte une jolie barrette en forme de feuille. Mais celle que je vous ai confiée, j’y tiens vraiment comme à la prunelle de mes yeux. »

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Tous nos conseils beauté sur marieclair­e.fr/ beaute.

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