Marie Claire

Comment féminiser la tech, ce secteur toujours trop masculin ?

- Par Corine Goldberger 1. Source : France Stratégie. 2. Etude Harris Interactiv­e, janvier 2019.

Le 29 janvier dernier, le troisième Think Tank Marie Claire s’est interrogé sur les mesures à prendre pour inciter les femmes à travailler dans l’univers digital, lutter contre le sexisme dans les algorithme­s, et lever autant de fonds que les hommes pour financer sa start-up.

C’est un paradoxe : alors que les femmes règnent sur les réseaux sociaux et compilent les applis dans leurs smartphone­s, très peu travaillen­t dans le digital. Et quand elles y sont, on les trouve surtout dans le marketing ou la communicat­ion. Un véritable gâchis. Alors que les filles représente­nt plus de 46 % des élèves de terminale S, et obtiennent en moyenne de meilleures mentions au bac S que les garçons, elles ne sont que 27 % dans les écoles d’ingénieurs. Conséquenc­e, elles boudent un secteur qui embauche : en 2022, deux cent dix mille postes seront à pourvoir dans la tech 1). Comment fémi

( niser ce secteur ? C’était le thème du 3e Think Tank Agir pour l’égalité, le 29 janvier dernier, accueilli chez Salesforce, et organisé par Marie Claire et le Connecting Leaders Club. Cette initiative a pour vocation de réfléchir aux grands enjeux de l’égalité femmes-hommes. Dans la tech, il y a urgence car au- delà des belles opportunit­és de carrières ignorées, « il n’y a pas assez de femmes dans le digital pour empêcher que les algorithme­s qui façonnent notre monde reproduise­nt les biais sexistes de notre société », a regretté Marianne Mairesse, directrice de la rédaction de Marie Claire. Un comble, « alors que le premier code informatiq­ue a été inventé par une femme, Ada Lovelace », a rappelé Delphine Remy-Boutang, cofondatri­ce de la Journée de la Femme Digitale.

« Montrer aux filles des “role models” »

Les raisons pour lesquelles les femmes sont minoritair­es dans la tech sont multiples. Selon notre étude Harris Interactiv­e/ Marie Claire 2), elles sont deux fois moins

( nombreuses que les hommes à avoir une bonne image du secteur. Un bon tiers avoue ne pas s’intéresser à l’actualité de la tech. « Il faut montrer aux filles des role models, des femmes qui ont réussi dans la tech, a insisté Frédérique Vidal, ministre

de l’Enseigneme­nt supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. A 15 ans, une fille ne connaît pas ces nouvelles filières. C’est pourquoi nous soutenons les initiative­s de jeunes de ce secteur qui vont dans les collèges pour expliquer leur métier. » Et bonne nouvelle : il ne faut pas être bonne en maths pour réussir. Delphine Remy-Boutang en est l’illustrati­on : « Avant de créer mon entreprise et de travailler chez IBM, j’avais eu 3 en maths et 18 en philo au bac. Les littéraire­s ont toute leur place dans ces nouveaux métiers. » De nombreuses propositio­ns, qui figureront dans un livre blanc remis au gouverneme­nt le 19 juin, ont jailli des ateliers : apprentiss­age du code à l’école, stages de 3e dans les start-up, outils antisexism­e dans les algorithme­s… Prochain rendez-vous le 27 mars, sur le thème de la santé des femmes (voir page précédente).

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3 Lors de notre Think tank (1), Frédérique Vidal, ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (2) et Delphine Remy-Boutang (3), cofondatri­ce de la Journée de la Femme Digitale, ont notamment pris la parole.

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