13 questions d’après minuit
—Vous dormez la nuit ?
La nuit, je bosse. Et après, je dors.
—Votre boisson et nourriture nocturnes ?
Qu’est-ce qu’on boit la nuit ? De la vodka ? Tequila ? Non, trop de mauvais souvenirs de tequila quand j’étais ado. Vous en voulez ? (Il commande quatre shots pour l’équipe Marie Claire et lui.) Nourriture ? L’entrecôte du Jack Bar, institution de Pigalle des années 90.
—Vivez-vous sous une bonne étoile ?
J’aime croire que oui. (Il touche la table.)
Je passe ma journée à toucher du bois, c’est de la superstition. Je ne passe jamais sous une échelle, je pose pas de chapeau sur mon lit. Et plus ça va, plus j’aime l’idée que des forces protectrices, des énergies nous accompagnent. C’est rassurant que tout ne soit pas si carré. —Votre mère vous embrassait-elle avant d’aller dormir ?
J’espère bien !
—La nuit efface-t-elle le jour et les soucis ?
Non ! On peut croire ça, que c’est effacé, mais les soucis réapparaissent souvent en plus gros.
—Sur votre table de nuit ?
Ah ah ! Du Doliprane ! Des livres, aussi, Lonesome dove de Larry McMurtry, une grande fresque western. A Paris, je lis plusieurs bouquins en même temps, une bio, un livre sur la musique, sur le cinoche, j’aime bien l’histoire aussi. Et des télécommandes, on regarde beaucoup de cinéma. Et un réveil.
—La dernière fois que vous vous êtes couché tôt ?
Je me couche souvent tôt depuis que je suis père, à 22-23 heures. Maintenant, j’aime bien être en forme le matin.
—Quels carburants après minuit : alcool, pilules, drogue, sexe, sucre, Xanax ?
Xanax, j’ai jamais testé. Sucre, pas besoin, il y en a suffisamment dans l’alcool. Le sexe, devine ? Pilules, pas trop, j’ai jamais été junkie aux médocs. Alcool, je module. Drogue ? De temps en temps, un joint d’herbe sans tabac. J’ai arrêté de fumer des clopes il y a dix ans.
—La nuit la plus dingue ?
La question terrible ! J’ai 50 piges ! La nuit la plus dingue ? Tu préfères ton père ou ta mère ? Je ne peux pas répondre.
—Boule à facettes ?
En 1997 ou 1998, pour une tournée de FFF, on joue au Printemps de Bourges. Comme décor, on avait une boule à facettes géante qui tournait au-dessus de Marco. Je fais un solo de guitare, Marco vient à côté de moi. On entend un énorme bruit, on se retourne : la boule à facettes était tombée là où était Marco trente secondes plus tôt.
—Le parfum de la nuit ?
Cette odeur de clopes qui pue sur tes fringues le matin. Elle me manque.
—Le plus trash la nuit ?
Y a pas de limite à la trashitude. Le sexe, la violence, la baston, se rouler par terre.
—Les mots de la nuit ?
Pas forcément « je t’aime ». On peut le dire ou l’entendre, mais faut faire gaffe, c’est cassegueule. Sinon, « Une dernière, après, j’y vais ! »