L’élue Agnès Hurstel
Sur scène et dans sa chronique sur France Inter*, cette ancienne khâgneuse fait se percuter actualité et vie intime avec un humour pudique mais ravageur.
Zizi
Agnès grandit dans une famille bourgeoise et décomplexée à Paris. Le père expert- comptable et la mère gestionnaire d’ateliers d’artistes se baladent souvent nus à la maison et s’embrassent à pleine bouche devant leurs enfants. « “Va te laver ton zizi”, me disait toujours mon père. J’ai eu la même éducation que mes frères. »
Dealeuse
Une scoliose carabinée l’oblige à porter un corset entre 12 et 19 ans. Pour calmer la douleur, elle ingurgite des cachets de morphine, Lamaline et Lexomil. Avec une préférence pour le Myolastan, un décontractant musculaire musclé. « Quand il a été retiré du marché, en 2013, j’avais encore des montagnes de boîtes chez moi, du coup, j’en dealais sur les tournages. » Aujourd’hui, Agnès se soigne aux Fleurs de Bach.
Poulet
A 12 ans, elle est première de sa classe de 5e. En plus de son corset, elle porte un appareil dentaire et des lunettes. « Je n’étais pas sexuée ! Mais un jour, à 8 heures du matin, mon père m’a appelée dans la salle de bains : “Est- ce que tu mangerais un poulet qui n’est pas encore déplumé ? – Non ! – Le sexe, c’est pareil, on ne fait pas l’amour avant d’en avoir envie physiquement.” » Agnès n’a rien compris.
Fausses cartes
Elle a passé le bac au lycée français de Londres. « On se faisait faire des fausses cartes d’identité par des gars au fond d’une impasse, car là-bas c’est un peu relou de sortir quand tu es ado. » L’année suivante, alors qu’elle fait un stage à New York, des membres de la police la prennent en flagrant délit de « fake ID » et découpent devant elle son laissez-passer.
Petite culotte
A 23 ans, elle est serveuse au restaurant branché de l’hôtel Amour, dans le 9e arrondissement parisien. « La direction nous avait donné des minijupes A.P.C. Dès qu’on se penchait, les clients voyaient notre petite culotte, c’était insupportable. Avec une copine, on s’est rebellé et on a enfilé des pantalons dessous. Je me suis fait virer. » Avant son exclusion, Agnès y rencontre son futur amoureux qui lui commande un poulet ! Papa avait raison.
Bandes dessinées
6
« Quand je me suis mise au stand-up, mon metteur en scène Kader Aoun m’a conseillé de lire des BD car les idées y sont exprimées en une case, de manière drôle et limpide. » Parmi ses préférées : Journal de Julie Delporte, sur la rupture amoureuse, et Les Noctambules de Pauline Perrolet, sur son expérience plutôt glauque de barmaid à Bruxelles. Pour OCS, elle écrit avec son meilleur ami, le réalisateur Victor Saint Macary, sa première série, Jeune et golri (8 épisodes de 26 min) où elle interprétera le rôle principal. C’est l’histoire de Prune, une serveuse de 25 ans, qui débute dans le stand-up et rêve de devenir une amazone « hypersexuée, hyper-indépendante et hyper-célibataire ».
(*) La drôle d’humeur d’Agnès Hurstel sur France Inter dans La bande originale, le mardi à 11 heures.