Marie Claire

14 questions d’après minuit

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–Dormez-vous bien la nuit ?

Peu. Je n’arrive jamais à m’endormir avant 3 ou 4 heures du matin. Je me réveille vers 9 ou 10 heures. Je dors peu. Si je dors plus, je ne me sens pas bien.

–Vos boisson et nourriture nocturnes ?

Déca – j’en bois plein – et un sandwich jambon-beurre, très tard avant de m’endormir. Je mange comme les poules, vers 18 heures, alors, forcément, j’ai faim dans la nuit.

–Vivez-vous sous une bonne étoile ?

Quelle question ! Bien sûr. Vu d’où je viens et où j’en suis aujourd’hui… Oui. Une grosse belle étoile !

–Votre mère vous embrassait-elle avant de dormir ?

Oui, mais elle me donnait aussi beaucoup de gifles. J’ai eu une éducation très stricte, et très aimante.

–La nuit efface-t-elle le jour et les soucis ?

Ça n’efface rien du tout, au contraire, la nuit est chez moi le lieu de toutes les angoisses. Ça multiplie tout par dix.

–Sur votre table de nuit ?

Je lis toujours deux bouquins en même temps. En ce moment, c’est « Sapiens » de Harari et « Les frères Karamazov » de Dostoïevsk­i. Il y a aussi une loupe, un cendrier, mes clopes, deux briquets au cas où l’un ne marche pas. Et une petite lampe de poche pour allumer ma première cigarette vers 5 heures du matin.

–Quels carburants après minuit : alcool, drogue, sexe, sucre, Xanax ?

J’ai abondammen­t abusé de toute votre liste. Maintenant, mes seuls carburants nocturnes sont l’eau et la lecture.

–La dernière fois que vous vous êtes couchée tôt ?

Jamais.

–Boule à facettes ?

Autrefois, beaucoup. J’aimais traîner dans un café de travelos gare du Nord. Mais je suis devenue agoraphobe avec l’âge. Et puis on ne peut pas se parler dans une boîte, les gens sentent la transpirat­ion et puent de la gueule. Une horreur.

–Le parfum de la nuit ?

L’ambre. Ça va très bien avec la nuit. J’adore cette odeur.

–La nuit la plus dingue ?

Aucune idée. Je passe mon tour.

–Le plus trash, la nuit ?

Un souvenir horrible d’une fête. J’avais avalé tout ce qui me passait sous le nez. Tout. Dans la rue, complèteme­nt saoule, j’ai commencé à vomir des trucs bleu turquoise. Je n’ai jamais compris comment j’étais rentrée chez moi.

–Que préférez-vous la nuit ?

La ville m’appartient. Il n’y a pas tous ces gens. J’adore marcher très tard dans Paris.

–Les mots de la nuit ?

Des mots d’angoisse que j’essaie de maîtriser avec la fumée. Des mots qui circulent comme ils peuvent.

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« Si je suis boule à facettes ? Autrefois beaucoup. J’aimais traîner dans un café de travelos gare du Nord. Mais je suis devenue agoraphobe avec l’âge. »

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