La chanson qui téléporte en cour de récré
Savana, Céline, Aya (part 1 et 2), de Chassol
Les voix enfantines de Savana, Céline et Aya, qui énoncent leurs prénoms en se tapant rapidement dans les mains, nous transportent dans leur cour de récréation. Le jeu est contagieux. Leur dialogue est repris par des choeurs et un clavier qui s’imprègnent du ludisme de l’enfance. La partie est alors ouverte pour laisser place aux instruments, piano électrique jazz mélancolique, basse et batterie, grâce auxquels le compositeur, pianiste et improvisateur Christophe Chassol transgresse toutes les règles. Car pour cet artiste hors-norme, un bout de phrase attrapé au coin d’une rue possède un potentiel musical miraculeux. Sa technique poétique « d’harmonisation du réel », qui ambitionne de saisir le rythme du monde en le remodelant dans ce qu’il appelle des « ultrascores », fait ici merveille. Et recompose en nous la joyeuse musique de l’insouciance.
Sur l’album Ludi (Tricatel).