Le questionnaire Colombe Schneck
La romancière, dont les écrits sont souvent teintés d’accents autobiographiques, publie une fiction sur fond d’émeutes raciales dans le Brooklyn de 1991*. Et retrouve l’occasion de se raconter dans ses réponses à nos questions, entre plaisir de nager le crawl, Rob Lowe et gratin de blettes. Aimez-vous votre visage ?
Oui, il me ressemble encore, mais je crois que je préfère mes pieds.
Êtes-vous fille ou femme ?
Toujours fille, je n’arrive pas à passer au statut femme qui doit être certainement supérieur.
Dormez-vous la nuit ?
J’adore dormir, je fais souvent de beaux rêves, le réveil est d’autant plus difficile.
Votre mère était-elle dominante ou soumise ?
Je pense qu’elle était les deux. Les circonstances de sa vie ont fait qu’elle semblait davantage soumise.
Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?
Plusieurs. Dormir, bien manger, l’amour, nager, boire du café, lire. Pas forcément dans l’ordre d’importance.
Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?
Mon dernier amoureux, mais c’est toujours le dernier qui compte le plus, non ?
Citez trois amants ou amantes rêvées au cours de votre vie.
Philip Roth, même vieux. « La femme qui est dans mon lit n’a plus 20 ans depuis longtemps » (comme le chantait Serge Reggiani dans Sarah, ndlr). Et Rob Lowe, un acteur de sitcom des années 80.
Votre plus grand plaisir simple ?
Nager le crawl.
Votre dernière recherche Google ?
La recette du gratin de blettes.
Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?
Celui de l’éditeur Raphaël Sorin, quand je commençais mon premier livre : « Des grands écrivains en France, il y en a trois, et tu n’en fais pas partie. Alors écris simple ! »
La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?
Une mangue et un verre d’eau.
Le goût dont vous avez honte ?
Celui des mauvais livres.
Êtes-vous violente ?
Non.
Que ne supportez-vous pas que l’on dise de vous ?
Je me fiche de ce qu’on dit de moi.
Aimez-vous votre prénom ?
Oui, et c’est facile.
Pouvez-vous sortir sans maquillage dans la rue ?
Oui, bien sûr, sans maquillage, le nez rouge, les cernes, mais je marche très vite.
Fuir, s’adapter ou combattre ?
Les trois, dans cet ordre : s’adapter, combattre, puis fuir. Une des leçons du crawl.
La première fois où vous vous êtes sentie libre ?
Quand j’ai compris que j’avais le droit d’avoir un certain nombre de défauts.
Pouvez-vous prendre une photo de vous ?
La place du sexe dans votre vie ?
Plus qu’avant, moins que demain (enfin, je l’espère).
Si vous étiez une fée et que vous pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, lesquels serait-ce ?
Celui d’aimer et d’être aimé en retour.
(*) Nuits d’été à Brooklyn, éd. Grasset.