Ça sent le vagin !
Gwyneth Paltrow (notre personnalité du mois, p. 77) a défrayé la chronique bien-être en lançant, il y a quelques semaines, une bougie baptisée « This smells like my vagina » (« Ça sent mon vagin »). Une phrase qu’elle aurait spontanément prononcée en découvrant les propositions du parfumeur Douglas Little, séduite par ce « parfum drôle,
magnifique, sexy et merveilleusement inattendu ». Alors, coup marketing ou réel parti pris subversif, sachant que ses conseils d’hygiène intime – du sauna vaginal à l’oeuf de jade – ont déjà fait polémique ? Reste que cet objet vendu 75 dollars a très vite été en rupture de stock et que la chanteuse américaine Erykah Badu promet un encens sur le même thème. Pour Sophie Labbé, parfumeur principal chez Firmenich, « on peut tout créer et suggérer en matière de fragrances, même des odeurs de corps. Si les notes animales – civette, castoréum, ambre gris – ont été évincées par la législation, d’autres ont des inflexions suggestives, comme le cumin – transpiration –, l’immortelle – peau salée – ou l’oud, aux accents d’humus fertile. Mais l’attirance naît du mystère et de la subtilité. Avec des muscs propres ou des fleurs blanches, telles que la fleur d’oranger ou la tubéreuse, interdite autrefois aux jeunes filles tant elle était envoûtante et évocatrice. Notre travail est de sublimer la peau plutôt que de chercher à la contrefaire. »
La bougie de Gwyneth Paltrow est, en tout cas, de nouveau disponible, peut-être le signe que les tabous autour de l’intimité féminine s’envolent en fumée.
Retrouvez son portrait page 78.