On est emporté
Adolescents, Jack, Lisa et Mathis se retrouvent orphelins, livrés à eux-mêmes dans un appartement qui a tôt fait de se transformer en capharnaüm. À la croisée du road movie et du film d’apprentissage, Just kids délivre une fable amère et attachante sur la fin de l’innocence quand celle- ci a été précipitée. Oscillant entre douceur et mélancolie, fantaisie et cruauté, le film dépeint avec justesse les chamailleries de cette fratrie dysfonctionnelle, bande de sales gosses lancés sur la trace du fantôme paternel, un joueur endetté, flambeur et suicidaire qui les entraîne vers le sud de l’Espagne, dans une usine à jambon. Le voyage ne serait pas aussi réussi sans ses habiles comédiens, Kacey Mottet Klein (révélé chez Téchiné) en tête, ainsi que le débutant Andrea Maggiulli, présence brute au coeur tendre. Emily Barnett
Just kids de Christophe Blanc, avec Kacey Mottet Klein, Andrea Maggiulli, sortie le 22 avril.
Ce devait être une journée de service ordinaire pour Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens aux vies cabossées. Trois rapports au monde qui vont se télescoper le temps d’une mission – reconduire un migrant tadjik à Roissy – qui tiendra lieu de révélateur de leurs failles et cas de conscience. En adaptant librement le roman de Hugo Boris, Anne Fontaine semble vouloir s’inscrire dans le genre du film méta-policier et celui du drame sociétal. Impeccablement incarné par ses acteurs (mentions spéciales à Virginie Efira et Grégory Gadebois), parfois maladroit dans ses intentions narratives, Police n’est jamais aussi convaincant que dans ses scènes du quotidien. Là, en quelques travellings et gros plans, les regards semblent nous faire accéder à une fragilité enfuie. Comme autant de bleus à l’âme. Vincent Cocquebert
(*) Police d’Anne Fontaine, avec Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois, déjà en salle.