Le retour de la robe en crochet
Érotisée par Jane Birkin dans les années 60, elle a traversé les décennies jusqu’aux podiums 2020. Où son apparente simplicité continue d’inspirer les créateurs.
16 octobre 1965, à Londres, Jane Birkin épouse le compositeur John Barry.
La mariée de 18 ans au style déjà affirmé porte une courte robe immaculée, bien loin des conventions de l’époque. Réalisée en crochet, manches mi-longues et jambes dévoilées, sa tenue se joue innocemment de la transparence. Quatre ans et un divorce plus tard, Jane fait à nouveau sensation au Gala des artistes, au bras de Serge Gainsbourg. Elle a encore choisi une robe en crochet, cette fois signée Emilio Pucci. Décolleté sous le nombril et ligne près du corps, la muse dévoile en transparence une simple petite culotte blanche. 69, année érotique. Matière fétiche de la jeune Anglaise, le crochet devient l’un des emblèmes du style Birkin : subtilement suggestif, chic et bohème. Cinquante ans plus tard, tandis que la mode revient aux matières naturelles et à l’artisanat (lire notre article p. 80), la « robe Birkin » en crochet réapparaît sur les podiums. Marine Serre l’imagine mystique avec une longue toge, comme un macramé baroque. À la manière d’une prêtresse, la mannequin porte une chasuble crochetée sur un top et un jean. Crochet esprit seventies chez Celine ou en allure couture chez Alexander McQueen, ornementé à l’extrême chez Dolce & Gabbana, graphique et conquérant chez Isabel Marant… malicieux, il habille et déshabille. Il déconfine les corps.