Marie Claire

Notre sélection séries, scènes, expos, livres, cinéma, musique

Le peintre a bouleversé son art en libérant la ligne et la couleur. La rétrospect­ive que lui consacre le Centre Pompidou nous fait plonger dans son oeuvre, aussi lumineuse qu’euphorisan­te.

- Par Natacha Wolinski

Ci-dessus : La blouse roumaine, 1940.

UNE INVITATION AU BONHEUR

L’oeuvre de Matisse est une leçon de bonheur qui tient tout entière dans l’exubérance des couleurs, la volupté des décors, la danse des gouaches, l’allégresse du trait. Cette vitalité des oeuvres procède aussi d’une incroyable capacité à inventer de nouvelles formes. Matisse déclarait lui-même : « L’importance d’un artiste se mesure à la quantité de nouveaux signes qu’il aura introduits dans le langage plastique.»

UNE FABRIQUE DE L’ILLUSION

Parmi les 230 pièces présentées, des oeuvres au format XXL comme La tristesse du roi (1952), où Matisse utilise sa technique de la gouache découpée, ou le fameux Intérieur aux aubergines

(1911), une grande toile de 2,12 × 2,46 m prêtée par le musée de Grenoble. À partir d’une nature morte, le peintre y déjoue les lois de la perspectiv­e en introduisa­nt des jeux savants de cadre, de paravent et de fenêtre. Un véritable tour de force expériment­al.

UN LANGAGE VISIONNAIR­E

Aragon admirait tant l’artiste qu’il lui a consacré un ouvrage de 900 pages, Henri Matisse, roman. La rétrospect­ive du Centre Pompidou rejoue le titre du livre somme d’Aragon et revient amplement sur les liens que le peintre entretenai­t avec les textes. Le plus bel exemple de cette virtuosité dans le tressage des images et des mots est son livre fleurs Jazz. En dessinant directemen­t dans la couleur, Matisse crée une rythmique d’arabesques qui reste aujourd’hui encore la bible des graphistes.

«Matisse, comme un roman», Centre Pompidou, du 21 octobre 2020 au 22 février 2021. centrepomp­idou.fr

 ??  ??
 ??  ?? La tristesse du roi, 1952.
La tristesse du roi, 1952.

Newspapers in French

Newspapers from France