Marie Claire

Camille Chamoux

- Par Fabrice Gaignault

La comédienne, au théâtre avec Le temps de vivre*, nouveau seule-en-scène sur “la finitude en 70 min pile”, répond à nos questions avec l’exaltation de l’“adolescent­e hyper-mûre” qu’elle dit être. Entre Yakari, addiction fromagère et “chamouxade”, un exercice dans lequel, paraît-il, elle excelle.

AIMEZ-VOUS VOTRE VISAGE? Je le trouve sympathiqu­e et légèrement cyclothymi­que, comme moi.

ÊTES-VOUS FILLE OU UNE FEMME? J’ai bloqué à 16 ans. Je suis une adolescent­e hyper-mûre.

DORMEZ-VOUS LA NUIT?

Peu, mais bien. Et en bonne narcolepti­que, je complète la journée par des micro-siestes.

VOTRE MÈRE ÉTAIT-ELLE DOMINANTE OU SOUMISE? Ma mère est une sorte de conservatr­ice insoumise.

COMBIEN DE DROGUES VOUS FAUT-IL POUR VIVRE? Énormément. À commencer par le fromage.

LE PLUS BEAU REGARD QUE L’ON AIT POSÉ SUR VOUS?

Mon fils, à la naissance, genre: «Je te jure que ça va aller. Calme-toi ! »

CITEZ TROIS AMANTS OU AMANTES RÊVÉ·ES AU COURS DE VOTRE VIE.

Ado, Bernard Campan, Michael Jackson (c’est con, si j’avais su, j’aurais eu mes chances). Mais je n’ai jamais fantasmé sur d’autres hommes depuis que je suis avec mon conjoint.

VOTRE PLUS GRAND PLAISIR SIMPLE ?

Le fromage.

VOTRE DERNIÈRE RECHERCHE GOOGLE ?

Sur Yakari, le film pour enfants… je sais, c’est pas glam.

LE MEILLEUR CONSEIL QUE L’ON VOUS AIT DONNÉ?

«Quand t’as un service à demander, demande direct, commence pas par demander des nouvelles de la grand-mère. »

LA DERNIÈRE CHOSE QUE VOUS AYEZ BUE ET MANGÉE?

Du pain un peu rassis et des bouts de jambon en charpie, là, dans le train du retour des vacances, pendant que vous m’interviewe­z.

LE GOÛT DONT VOUS AVEZ HONTE ?

Je n’ai jamais honte de mes goûts.

ÊTES-VOUS VIOLENTE ?

Je suis psychanaly­sée. Mais sinon je serais en prison.

QUE NE SUPPORTEZ-VOUS PAS QUE L’ON DISE DE VOUS?

Mes amis appellent une

« chamouxade » le fait d’exagérer. Parfois ça m’agace un peu, j’avoue. Surtout que je n’exagère jamais, vous imaginez bien.

AIMEZ-VOUS VOTRE PRÉNOM? Je l’adore ! J’ai des super Camille parmi mes plus cher·es ami·es, et régulièrem­ent sur ma route. Quand j’étais petite, j’avais le livre Camille ou l’enfant double, une histoire géniale d’enfant qui se dédoublait, ça m’a fait aimer mon prénom à vie. Et depuis j’ai le don d’ubiquité.

POUVEZ-VOUS SORTIR SANS MAQUILLAGE DANS LA RUE? Je ne me maquille jamais.

POUVEZ-VOUS PRENDRE UNE PHOTO DE VOUS?

FUIR, S’ADAPTER OU COMBATTRE? Combattre, même si je fais de beaux discours aux enfants sur le pacifisme.

LA PREMIÈRE FOIS OÙ VOUS VOUS ÊTES SENTIE LIBRE?

À 6 ans, j’ai fait une impro sur scène à un mariage. Je disais des grosses bêtises, les gens riaient. Bon, j’avais mangé un baba au rhum en douce. Mais je ne dis pas que l’alcool confère la liberté…

LA PLACE DU SEXE DANS VOTRE VIE?

Entre mon mec ultra-performant et ma passion pour les sex toys, c’est simple, j’ai jamais le temps de dormir.

SI VOUS ÉTIEZ UNE FÉE ET QUE VOUS POUVIEZ OFFRIR TROIS DONS À UN ENFANT NAISSANT, LESQUELS SERAIT-CE ?

Celui de savoir rendre tous ses récits captivants, celui de savoir se souvenir des bons moments, et celui de savoir oublier les mauvais. Avec ces trois dons-là, on perd moins de temps en conflits superflus, on est plus léger et on ne finit pas seul comme le dernier chocolat de la boîte.

(*) Spectacle écrit par Camille Chamoux avec la complicité de Camille Cottin, mis en scène par Vincent Dedienne. Au théâtre du Petit Saint-Martin, à Paris, du mercredi au samedi, à 20h30.

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