HÉROÏNE GREEN
VALÉRIE CABANES VEUT SAUVER LA TERRE. ET NOUS AVEC.
Avec un potager, un poulailler, des panneaux photovoltaïques et une vieille voiture hybride, Valérie Cabanes* vit en Dordogne en conformité avec « la cause de (s)a vie», la reconnaissance de droits pour la nature. Dans ce combat pacifique, cette juriste spécialisée dans les droits de l’homme et conseillère pour l’environnement auprès de l’Onu vient de contribuer à une victoire de taille: la création d’une loi sur l’écocide fait partie des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Elle avait été auditionnée sur cet outil qui vise à punir tout «dommage écologique grave» par le panel de Français·es tiré·es au sort. «Cela montre que quand des personnes qui n’y connaissent rien s’informent sur la réalité scientifique, elles vont chercher des solutions assez drastiques car elles prennent la mesure de l’urgence », se réjouit l’activiste de 51 ans. Élevée par des parents hippies, elle a grandi en osmose avec la nature, marchait pieds nus. Une proximité organique qui lui a donné sa conscience de la fragilité de la planète? Sa «crainte est que l’espèce humaine disparaisse » et son urgence est de «protéger les droits fondamentaux des générations futures ». Ces mois-ci, Valérie Cabanes va « construire une campagne sur le crime d’écocide». Le président de la République s’est dit favorable à l’introduction de ce concept dans le droit international. «Je ne vais pas le lâcher », dit-elle, voix douce et détermination sans faille. Laure Marchand
(*) Auteure d’Homo natura. En harmonie avec le vivant, éd. Buchet-Chastel, 12 €.