Cap sur la préhistoire avec Moah, la surprise française de l’automne.
Et elle ne l’aura pas volé : ON VA BEAUCOUP ENTENDRE LE MOT OVNI À PROPOS DE CETTE SÉRIE. se présentant comme la « première série française en prises de vues réelles sans dialogues et sans musique », Moah est effectivement le fruit d’un défi sans précédent: raconter en dix épisodes la vie quotidienne de Moah, jeune membre un peu marginal d’une tribu… il y a 45000 ans! Filmée en décors naturels en Dordogne, véritable berceau de la préhistoire, Moah suit donc le destin d’hommes et de femmes qui communiquent par grognements et se nourrissent de branchages. Alors, tout n’est pas toujours abouti et certaines trames narratives peinent parfois à trouver leur cohérence sans la facilité de dialogues explicatifs, mais il faut bien avouer que la prouesse force l’admiration. Et que l’on n’a pas envie de se perdre en micro-critiques: l’équipe créative s’est fixé un pari fou, littéralement, qui approfondit la veine défricheuse des séries créées par OCS. Et quand le jeune héros marche au ralenti vers nous, sourire aux lèvres après une rencontre qu’on imagine amoureuse et que les pépiements d’oiseaux créent une petite musique joyeuse à ses oreilles, il pourrait tout aussi bien être un jeune hipster dans une rue de Brooklyn, et filmé comme tel ; c’est cette proximité avec notre monde contemporain qui fait toute la réussite de Moah. Clélia Cohen
De Benjamin Rocher, Bertrand Soulier et Henri Debeurme, avec Tigran Mekhitarian, sur OCS Max.