Arnaud Valois

Il a failli arrêter sa carrière d’acteur, mais depuis 120 battements par minute, le succès lui court après. Sa foisonnante actualité au cinéma, à la télévision et sur scène cet automne* en est un signe.

1

PÂTE SUCRÉE Enfant, il passe ses week-ends et ses vacances dans la pâtisserie Bourricand de ses grands-parents maternels, à L’Arbresle, sa ville natale, près de Lyon. Quand il n’aide pas « mamé » à la caisse, il flâne dans l’arrièreboutique où « papé » étale ses pâtes sucrées sur une table en marbre. «Je léchais la crème pâtissière des spatules et goûtais aux chocolats de Noël qui coulaient des grilles de séchage. » Son gâteau préféré est un mélange de crème de marrons et de mousse : le petit panier.

2

ANTISÈCHE Bon élève, il intègre en 3e une classe d’excellence options latin et grec mais perd vite pied. Pour maintenir le cap au brevet blanc, il prépare une antisèche en imprimant son cours d’histoire sur un papier transparent découpé en lamelles et dispersé dans sa trousse. « Quand le surveillant m’a surpris, j’ai eu honte. Ma professeure a compris que j’étais en surchauffe et a eu pitié. Elle m’a mis 15 et conseillé de me reposer. »

3

VOYANTE À ses débuts, il consulte une fois par an une voyante, une petite bonne femme drôle de

80 ans qui porte le chignon en banane, enchaîne les cigarettes et vit avec ses chats. «À chaque fois, elle m’assurait que j’allais devenir Brad Pitt dans les six mois. Un jour, j’ai fini par lui dire : “Dorénavant nous allons prendre des cafés parce que je vous adore mais arrêtez les cartes.” » Arnaud devient sophrologue et masseur thaï.

4

SAINTE THÉRÈSE À 28 ans, alors qu’il a mis une croix sur ses rêves d’acteur, il décide de se faire tatouer. Dans la boutique de Tin-Tin, il tente de convaincre Issa, spécialisé dans le manga, de lui tatouer le visage et les mains de sainte Thérèse de Lisieux :

«Ce n’est pas une sainte comme les autres. Elle n’a jamais fait marcher un paralytique mais a réalisé plein de bonnes petites actions en aidant ses proches. » Deux semaines plus tard, son bras droit est tatoué.

5

CHIEN NOUNOU Avec son meilleur ami et ex-colocataire, il a mis en place une garde alternée pour s’occuper de leur chien, Ivan, qui a fêté ses 7 ans le 2 octobre dernier. Ce British Staffordshire, cousin du boxer et du pitbull, est considéré en Angleterre comme un «nannydog» (chien nounou) mais souffre d’une moins bonne réputation en France. «Nous l’avons appelé Ivan pour Ivan Le Terrible, le tsar sanguinaire, alors que c’est un amour. Il est mon fils, ma passion, ma bataille…» Les fidèles compagnons vont courir au bois de Vincennes et nager. « Je ne l’ai jamais emmené sur les tournages mais j’y songe car il se tient très bien.»

6

ÉTIENNE DAHO Après avoir préparé des enregistrements de sophrologie pour aider Étienne Daho à trouver le sommeil avant son BlitzTour de 2018, il collabore avec lui en tant qu’auteur et lecteur sur le livre-CD Le vilain petit canard, qui sera adapté sur scène à la Philharmonie de Paris fin octobre. « Pendant l’enregistrement, le pape de la pop m’a montré qu’on pouvait travailler sérieusement sans se prendre au sérieux. Je n’oublierai jamais sa bienveillance et son humilité. Pendant la promotion, il n’a cessé de vouloir me mettre en avant, jusqu’à faire inscrire mon nom avant le sien sur le livre.»

7

COUP DE FOUDRE Il y a deux ans, lors de la soirée d’anniversaire de Sandrine Kiberlain avec qui il a tourné Mon bébé de Lisa Azuelos, il rencontre Suzanne, la fille de l’actrice. «Quand je l’ai vue faire une chorégraphie complètement baroque avec ses oncles, je n’ai pas pu décoller mon regard d’elle. Ce fut un coup de foudre amical. » Un an plus tard, Suzanne lui offre le rôle principal masculin de son premier long métrage, Seize printemps. «Quand elle visionnait les plans au combo, elle me faisait penser à Robin Campillo. Elle était habitée.» Ensemble, ils ont aussi écrit le court métrage

Un autre moi, qu’Arnaud réalisera au début de l’année prochaine.

(*) Le vilain petit canard, mis en scène par Sandra Gaudin, les 21 et 22 octobre à la Philharmonie de Paris.

Moloch, une série d’Arnaud Malherbe sur Arte les 22 et 29 octobre. Garçon chiffon de Nicolas Maury en salle le 28 octobre

(voir aussi p. 119).

Seize Printemps de Suzanne Lindon, en salle le 9 décembre.