VITE ET BIEN
LA PERLE
Papillon noir de Yannick Haenel Noir. Mais d’un noir à la Soulages : nuancé, fascinant. Un court monologue féminin très particulier, d’une grande densité, dont voici l’enjeu: se repasser dans un film intérieur tout ce qui fait le sel de notre vie pour pouvoir quitter la terre les sens satisfaits et l’âme en paix. La locutrice, femme (mais se sentant parfois homme), renversée par une voiture, a l’impression de s’en relever, mais est-ce si sûr ?
Éd. Gallimard, 6 €.
LE CHOC
Contre nature de Cathy Calliègue Trois femmes, coupables de meurtres. Leïla – surnom le Rat, car elle est auxiliaire à la bibliothèque de la prison – ; Vanessa, dite Paradis ; la grosse Pascale, alias Culbuto, condamnée pour avoir tué ses bébés. Leïla les convainc de participer à un atelier d’écriture sur « la résilience et l’acceptation» organisé par la bibliothécaire. Lumière au bout du tunnel ? Récit brut, voire brutal, mais pas coupable de simplisme. Éd. du Seuil, 18 €.
LA SUCRERIE
Suzuran d’Aki Shimazaki
Femme discrète et céramiste talentueuse, Anzu, après quelques échecs sentimentaux, préfère vivre en célibataire. Sa soeur Kyôko, séductrice et plus jolie qu’elle, lui présente son nouveau fiancé. Et voilà la sage Anzu électrisée par la présence de ce futur beau-frère. Avec sa simplicité et sa subtilité habituelles, faite de non-dits ou de presque-pasdits, l’auteure nous captive, une fois de plus et mine de rien. Éd. Actes Sud, 15 €.
LA SURPRISE
Kudos de Rachel Cusk Sentiments ou vie quotidienne, Rachel Cusk scrute l’intime avec humour et lucidité, un mélange parfois étrange. Ici, où elle raconte aussi bien les confidences de son voisin dans l’avion que le séjour humiliant d’une consoeur écrivaine en résidence d’écrivains chez une comtesse allumée, on la suit dans toutes sortes de circonstances au gré de ses rencontres. C’est déroutant. D’aisance et de classe.
Éd. de l’Olivier, 22 €.