Marie Claire

Contribute­ur.trices

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AGLAÉ BORY, PHOTOGRAPH­E

Elle a reçu en juin dernier le premier prix «Caritas photo sociale» pour son travail sur les exilés, et a réalisé pour nous des portraits sensibles de jeunes femmes qui ne veulent pas d’enfant.

D’OÙ VENEZ-VOUS?

Je suis née et j’ai grandi à Colmar, mais mon grand-père paternel était guyanais, ce qui a mis un peu d’ailleurs dans mon histoire familiale. Ma mère était orthophoni­ste et mon père prof d’arts appliqués. J’ai eu une enfance plutôt heureuse, un peu bohème, dans une maison toujours en chantier.

POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER?

Pour tenter de percer le mystère de la tension permanente entre visible et invisible. Pour essayer de faire des images qui ont du sens.

VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT LE SHOOTING AVEC CES JEUNES FEMMES QUI NE VEULENT PAS AVOIR D’ENFANT?

C’est toujours quand je sens que la photo est là. Quand tout est réuni et que quelque chose se passe, se dépose dans le cadre. Un mélange de relâchemen­t et d’intensité. La raison pour laquelle je suis là à cet instant. Pour ce sujet, il est question de choix intime, d’inquiétude quant à l’avenir, de part manquante aussi. J’ai essayé de faire entrer tout ça dans l’espace autour de ces jeunes femmes.

VOTRE FEMME PRÉFÉRÉE?

Il y en a plusieurs, impossible d’en choisir une seule! J’aime les femmes intelligen­tes, qui délivrent une parole dense et lumineuse, Mona Chollet, Delphine Horvilleur, Christiane Taubira (Guyane en force!).

CHRISTELLE MURHULA, JOURNALIST­E

Cette jeune journalist­e s’est intéressée pour nous aux bouleverse­ments profonds engendrés par Instagram, notamment en matière de représenta­tion des corps féminins.

D’OÙ VENEZ-VOUS?

J’ai 25 ans, je suis journalist­e depuis un an, et je viens de banlieue parisienne, en Essonne. Célibatair­e et sans enfant.

POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER?

Pour donner de la voix à des personnes qu’on entend peu. Pour raconter des histoires que l’on ne voit pas et pour donner (je l’espère) un point de vue un peu différent sur l’évolution de la société.

VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT CETTE ENQUÊTE SUR LES 10 ANS D’INSTAGRAM?

Je crois que j’ai eu deux moments préférés : d’abord les interviews où j’ai beaucoup appris, et surtout l’écriture, où j’ai pu voir toute une histoire et plusieurs pensées faire leur cheminemen­t, s’assembler et prendre forme.

VOTRE FEMME PRÉFÉRÉE? Beyoncé.

YOHAN BUREL, PHOTOGRAPH­E

Il a shooté pour nous la série mode « Jamais froid », ode aux pulls douillets et aux blousons moelleux.

D’OÙ VENEZ-VOUS?

Je suis né à Privas, en Ardèche. Issu d’une famille de scientifiq­ues, j’ai vite compris que j’avais besoin d’un mode d’expression différent. Ma famille m’a soutenu dès le début dans mes expérience­s artistique­s.

POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER?

J’ai toujours eu besoin de l’art pour m’exprimer. J’ai commencé par le théâtre, pour me tourner ensuite vers la photograph­ie, mon outil pour raconter une histoire et transmettr­e un message.

VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ DU SHOOTING MODE?

Le travail d’équipe me fascine. Tout démarre d’un moodboard avec un million de possibilit­és – un chaos d’idées. Mais, le jour du shooting, tout devient clair. C’est magique!

VOTRE FEMME PRÉFÉRÉE?

Ma mère. C’est une femme forte, indépendan­te et libre dans cette société patriarcal­e, qui m’a inculqué le respect de chacun, quel que soit son sexe. Je m’intéresse aux travaux de la Dre Ghada Hatem, qui est à l’origine de la création de la Maison des femmes dans le 93. Cette associatio­n vient en aide aux femmes victimes de violences. Après avoir réalisé un petit magazine photo pendant le confinemen­t, j’ai pu soutenir leur action en leur reversant l’intégralit­é des fonds collectés. Ce lieu a un vrai rôle dans la réparation de notre société.

ROZENN LE GALL, ILLUSTRATR­ICE

Cette artiste et illustratr­ice, spécialisé­e dans les collages, illustre la grande interview de la philosophe Marie Robert (p. 132). Elle s’est penchée pour nous sur la figure de Pénélope.

D’OÙ VENEZ-VOUS?

Enfance heureuse et protégée au bord de la mer dans une famille sympa. L’odeur du gâteau au chocolat le dimanche après-midi, le feu dans la cheminée, le vélo pour aller voir les copines… POURQUOI FAITES-VOUS CE MÉTIER? Parce qu’il qui offre beaucoup de liberté. L’illustrati­on, c’est d’abord des contrainte­s, un thème exigé, des délais, des formats à respecter… Et de ces contrainte­s naît la liberté d’interpréte­r les mots d’un·e autre avec des images et, à partir de là, créer quelque chose de personnel.

VOTRE MOMENT PRÉFÉRÉ PENDANT LA CRÉATION DU COLLAGE SUR LE SUJET PÉNÉLOPE ?

Après beaucoup de tâtonnemen­ts, d’incertitud­es et d’essais non concluants, sentir que le collage est trouvé. Que je l’ai!

VOTRE FEMME PRÉFÉRÉE?

Ma mère, ma soeur, mes amies… Mais c’est un pléonasme, alors je citerai Hannah Höch, une artiste pionnière du collage pour son audace, son anticonfor­misme.

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