LE FOODING A 20 ANS
«On nous donnait vingt jours, vingt semaines, vingt mois, et ça fait vingt ans, constate Emmanuel Rubin, cofondateur du Fooding. Il y a une différence entre être dans la mode et être dans la modernité. Le Fooding s’inscrit dans la seconde proposition.» Des détracteurs, il y en a eu lors de l’invention de ce mot, contraction de «food» et «feeling», inventé à l’aube de l’an 2000 par Rubin et Alexandre Cammas (boss du Fooding avec Marine Bidaud), qui portait un mouvement fondé sur l’envie d’en découdre avec une gastronomie alors cocardière et poussiéreuse. Le Fooding a, en vrac, inventé le terme de bistronomie (bistrot + gastronomie), libérant une génération de chefs de bistrot, repéré les chefs les plus brillants (Iñaki Aizpitarte, du Chateaubriand, en tête), poussé les cuisiniers à sortir la tête de leurs fourneaux. À force d’audace, ils ont fait bouger les lignes et enfoncé le clou d’une cuisine devenue un fait popculturel autant que la musique, la mode, le design. Ils ont aussi imaginé des fêtes débridées, des pique-niques géants aux recettes reversées à des associations caritatives, noué des partenariats avec des marques – le Fooding est une entreprise qui a vu Michelin entrer à son capital. Et créé le seul guide de restaurants désembourgeoisé. Si la cuisine du XXIe siècle en France est ce qu’elle est, c’est grâce au Fooding, qui a su la faire entrer dans son époque. 20 ans, et toujours mordant. Elvira Masson
AU MENU DE CETTE SAISON ANNIVERSAIRE :
Le 4 novembre, Journée nationale zéro carbo. Une centaine de chef·fes signataires de la charte cuisinera un peu partout en France autour de menus presque sans carbone. Le 19 novembre, sortie nationale du Guide Fooding.
De mi-novembre à mi-décembre: Grand Fooding San Pellegrino, 20 dates pour un programme mitonné par les chef·fes stars des 20 derniers guides. lefooding.com