Marie Claire

Kylie Minogue rallume la boule à facettes

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Charline Lecarpenti­er

Son tube Can’t get you out of my head aurait été l’une des chansons les plus écoutées au Royaume-Uni entre 2000 et 2010. Dix ans plus tard, Kylie Minogue ne peut se sortir le disco de la tête et remonte aux racines de sa passion pour les grooves hédonistes. Par écrans interposés depuis Londres, où elle vit désormais, elle explique pourquoi cette période peu propice aux rapprochem­ents est aussi idéale pour signer un énième retour du genre : «Le disco a été créé par des gens qui cherchaien­t une échappatoi­re et trouvaient sur le dancefloor un endroit où se sentir intégrés et où vivre un fantasme qui puisse s’exprimer la nuit. Bien sûr, nous vivons une période où on ne peut pas aller en discothèqu­e ni dans beaucoup d’endroits, mais avoir cet imaginaire résonne d’autant plus. Nous avons besoin d’art, pas forcément pour nous remonter le moral, bien que beaucoup de gens recherchen­t ça, mais surtout pour exprimer les frustratio­ns qui naissent dans l’obscurité.»

Sorti en 2018, son précédent album, Golden, proposait un étrange mélange de dance et de country-music, mais c’est son retour à la disco la plus scintillan­te qui révèle sa meilleure facette d’icône pop. «Le disco sera toujours magique pour moi, je l’ai découvert à 9 ans, avec Gloria Gaynor, Abba, Chic, c’était mainstream et omniprésen­t. C’est une musique qui a pourtant beaucoup évolué, ne serait-ce qu’avec la modernité et l’énergie insufflées par Daft Punk. Le succès du disco est cyclique, et c’est peut-être à nouveau son heure», prédit-elle. L’enregistre­ment du disque a dû se prolonger pour la première fois en solo chez elle, une liberté dont elle se serait bien passée. «J’adore être en studio, collaborer, commencer la journée avec rien et la finir avec de la matière: on jette des idées sur le mur et on voit ce qui tient toujours le soir. C’est une expérience différente du reste de mon travail, des clips, des séances photos… » Propageant depuis toujours des messages d’amour dans un big bang de paillettes, elle se revendique « musicienne inclusive » et sensible aux mouvements sociétaux. « La nouvelle génération de femmes dans la musique a une voix qui porte, tandis que quand j’étais une jeune femme timide, je n’étais pas assez forte pour dire quand j’étais mal à l’aise. Je me sens beaucoup mieux maintenant, on observe un changement. Il y a huit ans, on me demandait déjà quand je prendrai ma retraite, c’est une question qu’on ne poserait pas à un homme.» Chacun de ses albums est la preuve que ce n’est heureuseme­nt pas pour demain.

(*) Disco (BMG).

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