Marie Claire

Good vibrations !

Actualité anxiogène, crise sanitaire, blues de l’hiver… les raisons de broyer du noir ne manquent pas. Pour garder un moral au beau fixe, nous avons demandé à dix personnali­tés leur remède anti-déprime. Attention, réponses 100 % “feel good”!

- Par Géraldine Dormoy-Tungate 125

AMÉLIE PICHARD, CRÉATRICE D’ACCESSOIRE­S “Me projeter dans de futurs voyages”

«Sur Airbnb, je voyage depuis mon canapé. J’ai une liste incalculab­le que je remplis quasi quotidienn­ement. Cette année elle s’est étoffée, en France évidemment, mais pas que. C’est dans les périodes les plus frustrante­s que l’on découvre des moyens créatifs de s’évader. Et quand je ne me projette pas dans de futurs voyages, je me replonge dans mes voyages passés préférés pour me rappeler ces sensations. Les bons souvenirs sont une échappatoi­re à la noirceur ambiante. »

CAROLINE BÉNÉZET, PROFESSEUR­E DE YOGA KUNDALINĪ “Remuer le corps, danser, s’asseoir le dos droit”

« Une façon de traiter l’angoisse, c’est l'activation du corps, comme avec cette série de mouvements à effectuer en musique, 7 à 11 min chacun : remuer le corps debout, pieds collés au sol, pour nettoyer les émotions et éliminer les tensions; libérer ses pieds et danser; s’allonger sur le dos; s’asseoir le dos droit, inspirer le son “sat”, expirer le son “nam”. Cela permet d’ouvrir son coeur afin de ne pas entrer dans la fuite ou le combat. Enjoy ! » Kundalinī & me – Sur le chemin de la transforma­tion avec le yoga, éd. Marabout.

GHADA HATEM, FONDATRICE DE LA MAISON DES FEMMES, À SAINT-DENIS “Arroser mes fleurs au lever du jour”

«S’occuper de la Maison des femmes, ce n’est pas qu’un boulot à plein temps. C’est un engagement, et certains jours sont moins glorieux que d’autres. Heureuseme­nt il y a les trajets à vélo – 15 km matin et soir, ça calme! –, la contemplat­ion sans fin d’un feu de cheminée les soirs de vague à l’âme, ma terrasse pleine de fleurs que j’arrose au lever du jour et qui me rappelle que la nature reprendra toujours ses droits. Et il y a les livres sous lesquels je crois que je finirai ensevelie un jour.»

DOROTHÉE GILBERT, DANSEUSE ÉTOILE DE L’OPÉRA DE PARIS “Savoir improviser, être dans l’instant”

«Le plus difficile pour moi pendant cette période, c’est de ne pas pouvoir me projeter. J’aime m’organiser et voir mon planning se dessiner en avance. Depuis le Covid, il faut savoir improviser, trouver des solutions, être dans l’instant. Alors c’est ce que je fais. J’essaie d’être plus présente auprès de ma fille, mon mari, mes parents, mes ami·es. Je profite de chaque spectacle, de chaque moment de partage avec le public. Je respire et je suis là, maintenant.»

PÉNÉLOPE BAGIEU, DESSINATRI­CE DE BANDE DESSINÉE “Dormir plus de huit heures”

« Quand une situation me désespère, l’expérience m’a montré qu’après une nuit de sommeil de plus de huit heures, tout me paraît à ma portée. C’est comme l’ardoise magique de quand j’étais enfant: je secoue et tout est effacé. Plus rien n’est grave. Parfois des choses résistent, mais elles me paraissent affrontabl­es. » Sacrées sorcières, de Roald Dahl, adapté par Pénélope Bagieu, éd. Gallimard Jeunesse.

JULIE MAMOU-MANI, PRODUCTRIC­E ET AUTEURE DU COMPTE @MAMOUZ “Regarder la vie avec des lunettes roses”

«L’humour m’a toujours aidée à me faire des copains et je pratique l’autodérisi­on à haute dose. Mon compte Instagram est un échange de drôleries qui fait office de défouloir dans cette période. J’essaie toujours de regarder la vie avec des lunettes roses. C’est le résultat d’une éducation entre une mère baba-cool qui pourrait citer Voltaire – “J’ai décidé d’être heureux, c’est bon pour la santé” – et un père juif qui m’a appris, à coup de concours de blagues les soirs de shabbat, que l’humour sauve du désespoir.»

VANESSA BRUNO, CRÉATRICE DE MODE “Enfourcher mon vélo pour faire le vide”

«J’ai besoin de retourner à la nature. Quand je suis chez ma mère, du côté d’Avignon, je fais de grandes balades autour des Dentelles de Montmirail. Je marche pour faire le vide. Si je suis coincée à Paris, j’enfourche mon vélo. Je suis d’origine danoise, cela a toujours fait partie de ma vie. Qu’il pleuve ou qu’il neige, je suis équipée pour tous les temps. Je reste hyper-vigilante: à vélo, on est exposé, on sait qu’on n’est pas le roi ou la reine de la piste. Mais quelle liberté! Vous bougez, vous êtes dehors, vous traversez les ponts, humez les jardins, les embouteill­ages n’ont pas de prise sur vous. À l’arrivée, vous voyez les choses autrement. »

MONA CHOLLET, JOURNALIST­E ET AUTEURE “Commencer un livre”

«Ce qui m’a sauvée, c’est la chance de commencer un livre. Depuis le confinemen­t, je me confronte à des questions qui me tiennent à coeur en faisant abstractio­n de l’extérieur. Ça me donne de l’énergie. Or je ne pense pas que l’écriture soit réservée aux profession­nels. Journal, écriture automatiqu­e, “fan-fiction”… quelle que soit la forme, on se crée un univers qu’on maîtrise et on s’évade dans l’imaginaire.»

Sorcières, la puissance invaincue des femmes, éd. Zones.

MAYRA ANDRADE, CHANTEUSE “Marcher en forêt, écouter le chant des oiseaux”

«Ce qui me sauve, c’est la nature. Elle me connecte immédiatem­ent à ma spirituali­té et rénove mon espérance. Marcher en forêt, écouter le ruissellem­ent de chutes d’eau ou le chant des oiseaux, être pieds nus dans un jardin... je chéris ces sensations car l’énergie qui en découle est très puissante. Je suis citadine, j’aime être là où la ville vibre, mais je m’aménage de plus en plus de moments en pleine nature. Et je cherche à revivre cette expérience primitive vécue dans les montagnes de Cuba, quand j’avais 22 ans : mon premier bain de rivière dans les cascades de la Sierra Maestra. J’étais comme une petite sirène! L’eau douce apaise l’existence. »

Dernier album: Manga (Sony Music).

• DOSSIER : CES PERSONNALI­TÉS TOXIQUES À ÉVITER, SUR MARIE CLAIRE.FR

SARAH OURAHMOUNE, BOXEUSE “Me concentrer sur ce que je peux maîtriser”

« Quand la situation se tend, j’essaie de me concentrer sur ce que je peux maîtriser et de me protéger à travers le sport. Physiqueme­nt, car bouger permet de prendre soin de soi, mais aussi mentalemen­t. De la boxe, j’ai gardé le réflexe de l’imagerie positive. Quand j’aborde un projet profession­nel, je visualise le meilleur cas de figure. Je m’autorise à rêver. Ça m’aide à garder le moral et à construire. J’ai aussi appris à trouver le positif dans l’échec en me remettant en question. Une leçon du ring. »

MIMI THORISSON, CHEFFE ET AUTEURE “Voyager en cuisinant des plats d’ailleurs”

«Pendant le confinemen­t, à Turin, nous avons beaucoup voyagé en cuisinant des plats indiens, chinois, mexicains… “Alors, on va où aujourd’hui ?” était la question rituelle. Ça nous occupait et nous réconforta­it. Depuis, nous continuons. Leur plat préféré ? Les sandwichs cubains, comme dans Chef, de Jon Favreau.» Old world italian, Recipes & secrets from our travels in Italy, éd. Clarkson Potter.

SOPHIE KELLER, ASTROLOGUE “Me blottir près d’un feu de cheminée”

«Lorsque je ne vais pas bien, je me reconnecte à la nature. La courbure d’une branche, un coeur dans la roche, l’harmonie des couleurs d’un arbre à l’automne suffisent à me redonner ma sensibilit­é, grâce à laquelle il est possible de tout traverser. Puis je rentre me blottir près d’un feu de cheminée, laisse partir avec les flammes ce qui n’est plus, bois un thé vert japonais, mets de la musique classique et vois mon intérieur d’un autre regard. »

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Hibiscus with plumeria de Georgia O’Keeffe (1939).
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