THINK TANK MARIE CLAIRE
Les nouvelles compétences recherchées au travail
“Soft skills”, recrutement et formation des femmes de plus de 50 ans: notre dernière session du Think Tank Marie Claire a porté sur les nouvelles compétences recherchées dans le monde du travail. Car il y existe des gisements d’emplois méconnus, et les métiers sont en vertigineuse mutation. Détails.
Les chiffres donnent le vertige : «Les nouvelles technologies vont détruire 85 millions d’emplois dans le monde d’ici 2025, a alerté Valérie Hoffenberg*, cofondatrice du Think Tank Marie Claire. Mais ils devraient être compensés par 97 millions de nouveaux postes, dont des métiers qui n’existent pas encore.» Ces emplois d’avenir demanderont de nouvelles qualités comportementales, ces fameux « soft skills », comme l’intelligence émotionnelle, l’agilité, la créativité, la capacité à «sortir du cadre» dans un environnement inédit, tel la crise sanitaire… Fini les petits chefs ? Les qualités requises chez les managers évoluent: « Désormais, ils doivent aussi veiller sur l’état psychologique, la santé de leurs collaborateur·rices, s’informer sur les contraintes personnelles qui freinent leur productivité en télétravail», constate Yaëlle Leben, directrice des ressources humaines France et Région South de Salesforce. Certaines entreprises n’hésitent plus à recruter loin de leur secteur. Ainsi, Transdev (20 % de femmes sur 57000 conducteurs) embauche des caissières de la grande distribution pour conduire ses bus. « Nous avons besoin de quatre compétences : conduire les passagers dans un environnement sécurisé, accueillir, savoir compter (il y a encore de l’argent dans les bus). Et pouvoir gérer des situations de stress. Les métiers de caisse possèdent trois de ces compétences», énumère Clément de Villepin, directeur des ressources humaines.
PLUS DE FEMMES DANS LA FINANCE VERTE
Quels sont les secteurs qui recrutent et qui cherchent à féminiser leurs équipes ? « Tous les métiers de la tech, la cybersécurité, ceux liés à la relation client, à la force de vente, répond Cécile Tricon-Bossard, directrice des ressources humaines chez Natixis. Il y a de beaux postes aussi en marketing digital, dans la “facilitation en intelligence collective”, l’innovation écologique, la finance verte. Dans tous ces nouveaux métiers, il n’est pas toujours facile d’attirer des candidats en interne. C’est pour cela que les femmes ont une vraie carte à jouer, parce que la concurrence n’est pas très forte.» Mais comment attirer plus de femmes dans ces secteurs d’avenir encore très masculinisés ? « Nos offres d’emploi sont désormais en écriture inclusive », détaille Murielle Dubois, référente diversité & inclusion au groupe RATP et responsable du programme « RATP au féminin ». Bon à savoir, la RATP prévoit 5 100 recrutements, notamment dans la conduite et la maintenance des métros et des bus mais aussi les métiers du digital et de l’environnement. Chez Sanofi, on mise sur les «roles models». « Nos ambassadrices vont raconter leur métier dans les écoles », souligne Katherine Schminke, directrice diversité & inclusion chez Sanofi France.
Mais pour rester performantes, les entreprises doivent former leurs équipes en continu. « Ce qu’attendent les salarié·es, c’est une formation en libre accès, observe Emmanuelle Larroque, fondatrice et CEO de Social Builder, et experte de la formation et reconversion des femmes dans le numérique. Par exemple, la société Engie a profité du confinement pour former ou reconvertir massivement ses technicien·nes, bloqué·es à
domicile. » Elle reste confiante : « Les femmes sont rationnelles. S’il y a un avenir et des postes dans un secteur, elles postuleront!» (*) Présidente du Connecting Leaders Club.