PANOPLIE Le sens de la fête
« Connues et reconnues depuis des millénaires par les pharmacopées traditionnelles, certaines plantes possèdent un pouvoir unique: celui d’augmenter la résilience et la résistance du corps face à un stress et à rétablir ainsi l’homéostasie globale de l’organisme », décrypte Charlotte Jacquet, naturopathe*. Face à un Covid-19 qui a chamboulé nos vies et joue désormais les prolongations, ces plantes pourraient donc stimuler nos capacités d’adaptation. « La force des plantes adaptogènes, c’est qu’elles aident le corps à réagir pour s’autoguérir plutôt que de chercher à régler les problèmes à sa place, un à un », poursuit Charlotte Jacquet. Certaines seraient même assez «intelligentes» pour calmer avec le même talent un mental hyper-agité et redonner un coup de fouet à un corps épuisé. « C’est le cas de l’ashwagandha, que l’on peut consommer le soir pour se détendre ou le matin pour se tonifier », s’enthousiasme Ehsane Cassam-Chenaï, fondateur d’Hygée, une start-up française qui propose des poudres à base d’adaptogènes ciblées immunité, sérénité ou énergie. Ces végétaux malins, qui existent sous des formes aussi variées que des racines comme le ginseng, des champignons comme le reishi, des baies comme le maca, ont en commun d’avoir développé une grande résistance dans leur environnement naturel. « Parce qu’elles ont toutes poussé dans des conditions difficiles, très sèches ou très humides par exemple, ces plantes déploient des compositions particulièrement riches et puissantes», confirme Alison Ouvrier-Neyret, fondatrice de Peace and Skin, une marque de cosmétique qui transpose les vertus des adaptogènes à la peau.
DES CURES PONCTUELLES
De là à crier au miracle, il n’y a qu’un pas… à ne pas franchir. « Notre clientèle se compose surtout de 35-55 ans qui veulent vivre à fond, travailler dur et sortir beaucoup, sans que le stress ne leur impose des maux chroniques comme de l’acidité, des migraines ou des problèmes de peau. Les adaptogènes vont soutenir leur résistance, bien sûr, mais à condition qu’ils agissent aussi sur leur hygiène de vie », pondère Ehsane Cassam-Chenaï, qui a élaboré des formules poudres dans l’espoir qu’elles soient mélangées à des smoothies vitaminés. Car du fait de leur activité puissante, les plantes adaptogènes font même l’objet de nombreuses contre-indications – de la grossesse à la prise de médicaments – et ne doivent pas être consommées à long terme, comme une simple vitamine C le matin. « Je les prescris par cure de trois semaines, comme des béquilles qui aident à traverser un moment difficile, mais je ne conseille pas d’essayer de courir avec pendant des mois », tempère Charlotte Jacquet. Idéales pour traverser un rush ponctuel au bureau, mais pas prodigieuses au point de vous éviter le burn-out si la situation s’installe, en somme. Et toujours mieux ciblées si elles sont prescrites par un expert plutôt que par un post Instagram.
(*) Auteure de Naturopathie: mon année
+ healthy, éd. Eyrolles. Lire aussi notre article «Le retour en grâce des herboristes», p. 128.
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