La paillette
Popularisée par les stars du siècle dernier après la Grande dépression, elle fait son retour sur les podiums cette saison. Où elle charge les silhouettes de lumière pour éclairer nos quotidiens.
Quelques années plus tôt, Francis Scott C’EST D’ABORD HOLLYWOOD QUI L’IMPOSE DANS LES ANNÉES 30.
Fitzgerald publie Gatsby le Magnifique et les icônes du glamour que sont Marlene Dietrich et Greta Garbo jettent leur dévolu sur des robes fourreaux scintillantes. Plus tard, la tradition strass et paillettes infiltre la scène musicale des années 70 avec, sur fond de ségrégation et d’émeutes raciales, les artistes de la Motown – Diana Ross ou Marvin Gaye – qui incarnent le cool et la réussite. Ils sont talonnés de près par les reines androgynes du disco dont les tenues brillent sous les boules à facettes. En 2018, avec la série Pose de Ryan Murphy, le public (re)découvre la scène «voguing» new-yorkaise des années 70 et 80. Cette sous-culture LGBTQ+ place les vêtements pailletés au centre du show, dans des bals costumés où les vogueuses (hommes et femmes trans ou homosexuel·les) accomplissent leur métamorphose. Cette saison chez Valentino, la robe fourreau pailletée écarlate est hautement échancrée sur la jambe. Chez Celine, une robe-chemisier néobourgeoise a des reflets or. Plus sage, Bottega Veneta propose une robe floue drapée-plissée qui capte la lumière. Pour sortir du cadre, la paillette fait le lien entre le masculin et le féminin, le quotidien qu’elle enchante et l’exceptionnel qu’elle incarne. Elle a ce pouvoir de transcendance.