La série du mois Brave new world
Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley FIDÈLE ADAPTATION DU ROMAN DE SCIENCE-FICTION publié en 1931, Brave new world décrit une société aseptisée dont ont été bannis les concepts de famille et de reproduction – les bébés sont créés en éprouvette et leur classe sociale déterminée génétiquement. Les rapports sexuels y sont encouragés dans une visée d’injonction au bonheur asphyxiante ; en revanche, toute forme d’exclusivité amoureuse est déconseillée. C’est donc un monde où l’on divise sa vie entre travail et partouzes, et où le sourire, aidé par de petites pilules, est constant. L’infime partie de la société qui a décidé de continuer à vivre «comme avant», c’est-à-dire comme nous, est considérée comme une tribu sauvage et arriérée, parquée derrière des barbelés et que l’on vient en famille observer façon parc d’attractions. Malgré une mise en scène un peu fade qui se complaît parfois dans une esthétique de publicité SFR, et si certaines séquences complexes ou sulfureuses auraient gagné à être électrisées par un regard plus fort (on pense à celui des soeurs Wachowski de Sense8), Brave new world parvient à nous captiver grâce à sa brochette d’actrices et d’acteurs très investi·es – dont le côté lisse trompeur produit ici quelque chose d’intéressant – et par l’acuité de son histoire d’origine, vieille de près d’un siècle et pourtant si visionnaire et singulière. Clélia Cohen
De Grant Morrison, Brian Taylor, David Wiener. À partir du 20 décembre sur StarzPlay.