Marie Claire

“Habillée en garçon, j’avais l’impression d’être déguisée”

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EN QUOI LA MODE A-T-ELLE ÉTÉ UNE THÉRAPIE? Je suis née garçon, mais à 6 ans, ma féminité a surgi. À 10, j’enfilais les robes d’une amie de ma mère.

Je disais que c’était pour rire, mais je me sentais mieux en fille. Habillée en garçon, j’avais l’impression d’être déguisée. L’adolescenc­e fut très dure. Je ne connaissai­s rien à la transident­ité, me pensais gay mais cela ne me correspond­ait pas. Je suis atteinte de gynécomast­ie – j’ai de la poitrine – ce qui me plaît mais m’a valu plusieurs agressions sexuelles. À 17 ans, j’ai décidé de m’acheter mes premiers vêtements au rayon femme. J’ai commencé par des jeans et des pulls androgynes. Je me suis trouvée jolie. On m’a tout de suite appelée Madame. Ma personnali­té a changé: j’ai pris confiance en moi, suis devenue joyeuse, me suis ouverte aux autres.

Les vêtements m’ont aidée à sortir de chez moi.

OÙ EN ÊTES-VOUS AUJOURD’HUI? Je suis trans. J’ai changé de prénom. Je suis un traitement hormonal. J’ai toujours mon sexe masculin, il ne me dérange pas. Je me sens en accord avec moi-même et essaie d’aider la communauté transgenre via mon compte Instagram @itsjennyfr­cy___.

QUEL RÔLE ONT LES VÊTEMENTS POUR VOUS AUJOURD’HUI? Ils me donnent confiance en moi et m’aident à avoir «un bon passing», c’est-à-dire à être vue comme une femme biologique. Je m’habille simplement, sans extravagan­ce. Mais j’adore les talons !

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