En résidence
Marie Claire met en avant une artiste visuelle émergente et lui propose d’intervenir dans le magazine trois mois d’affilée. La photographe et artiste de collage Anna Muller a été la troisième invitée de cette “résidence”. Portrait. Par Philomène Piégay
et comme une irrésistible UN BÂTON DE COLLE, UNE PILE DE MAGAZINES, UNE PAIRE DE CISEAUX envie de jouer: voilà qui a permis à la photographe Anna Muller de s’imposer dans l’art du collage, jusqu’à y exceller. Née en 1981 à Izhevsk, en Russie, elle étudie la photographie à Moscou et vient compléter ses études à Paris en 2012, à l’école internationale de photographie Spéos. Coup de foudre : elle n’a plus quitté le sol français depuis. Photographe passionnée de nature morte, elle a perfectionné en parallèle sa maîtrise du collage, «un art qui n’apporte que de la joie, un processus de création très libre et spontané qui permet de dépasser certaines frontières visuelles et fait jaillir des surprises, comme lorsqu’on joue, enfant », confie celle qui, petite, aimait passer des heures dans l’atelier de son père artiste, un endroit rempli «d’objets incroyables et mystérieux». Aujourd’hui, elle trouve dans cette discipline un formidable terrain de jeu pour laisser s’épanouir sa passion de la mode, des objets et du design. « J’aime les couleurs, les formes, les matériaux du design », raconte cette cinéphile qui dit aller chercher l’inspiration aussi bien dans des ambiances lynchiennes que dans les films d’Andreï Tarkovski. «Meubles, objets ou accessoires, je cherche à leur donner vie en les transposant dans un décor surprenant, à combiner des détails pour créer une atmosphère et raconter une histoire», explique-t-elle. Le travail d’Anna Muller illustre ce mois-ci notre sujet sur la conquête du bien-être (voir p. 116).