Le moodboard d’un album
She walks in beauty* de Marianne Faithfull
L’icône embrasse la poésie britannique du XIXe siècle sur un album de “spoken word” émouvant et aérien. Mais où a-t-elle trouvé l’inspiration pour ce disque, enregistré avant que le Covid-19 n’affecte sa voix ? Par Charline Lecarpentier
1. La peinture de Colin Self Grande amatrice d’art, Marianne Faithfull a déjà été curatrice d’une exposition à la Tate Liverpool. Pour illustrer la pochette de son album, elle a choisi une aquarelle du Britannique Colin Self qu’elle connaît depuis les années 60, époque où il exposait aux côtés de Richard Hamilton et Peter Blake.
2. La liberté du Swinging London Le parcours de la chanteuse (en 1964, sur la photo) est déjà un poème: fille d’un ex-espion du MI6, elle a passé son enfance au couvent avant d’être repérée par le manager des Rolling Stones dans les sixties et de devenir une icône rock. Sa voix mûrie témoigne de cette période mais aussi de sa force et du combat mené contre ses addictions.
3. Les poètes romantiques Marianne Faithfull fut l’amie d’Allen Ginsberg et de William Burroughs mais, sur cet album qu’elle rêvait d’enregistrer depuis longtemps, c’est aux poètes britanniques du XIXe siècle qu’elle rend hommage, à 74 ans, de Percy Bysshe Shelley à Lord Byron (portrait), sans oublier John Keats, sur un La Belle Dame sans merci renversant.
4. Warren Ellis «Le plus important, c’était de ne pas gêner les mots», explique le musicien australien Warren Ellis, à qui Marianne Faithfull a confié les lectures de poèmes enregistrées chez elle. Collaborateur de Nick Cave, il a eu la bonne idée de convier celui-ci à jouer du piano sur plusieurs titres.
5. Brian Eno Le maître de l’ambient apporte sa touche aérienne et contemplative sur l’album, agissant comme de l’hélium sur la voix de la chanteuse, emportée par les vers: une association que l’on attendait depuis des décennies.