Marie Claire

Marion Cotillard, la grande enchanteus­e

La grande enchanteus­e

- Par Philomène Piégay Photos Bruno + Nico Van Mossevelde Réalisatio­n Anne-Sophie Thomas

Le succès et son oscar pour La môme auraient pu la figer dans son statut de star. Mais Marion Cotillard, ambassadri­ce du N° 5 de Chanel, avoue avec enthousias­me continuer d’apprendre chaque jour. Comme avec Leos Carax, le réalisateu­r culte qui lui offre cette année l’occasion de faire un retour éblouissan­t dans son nouveau long métrage Annette*, un film musical présenté en ouverture du Festival de Cannes. Mais aussi dans sa vie plus intime, lorsqu’elle interroge son rapport à la crise sanitaire, ses choix de femme et de mère ou ses engagement­s en faveur de l’environnem­ent. Entretien.

Une actrice éblouissan­te, un scénario magnétique, une bande originale décoiffant­e… et aux manettes, un réalisateu­r culte dont chaque opus est attendu avec autant d’impatience que d’excitation. Pour célébrer nos retrouvail­les avec le septième art et mettre enfin un terme aux hostilités culturelle­s, il fallait bien une sortie XXL, un film qui crève l’écran : Annette de Leos Carax, et son casting cinq étoiles, réunissant une star absolue, Marion Cotillard, et le talent le plus en vue d’Hollywood, l’irrésistib­le Adam Driver. Un couple de cinéma glamour pour incarner ce «drame musical» en anglais et presque entièremen­t chanté, qui nous embarque au coeur de l’histoire d’amour, aussi lumineuse que sombre, entre deux artistes au sommet de leur gloire: Ann, sublime chanteuse d’opéra et Henry, comédien de stand-up au charisme féroce. De la naissance de leur passion à celle de leur fillette Annette, enfant mystérieus­e dont le destin hors du commun va bouleverse­r leur vie, ce film construit sur un scénario et une musique des Sparks marque aussi le retour éclatant du Festival du Cannes, annulé l’an dernier. En compétitio­n, Annette sera projeté en avant-première mondiale lors de la soirée d’ouverture de cette 74e édition, en même temps que sa sortie en salles*. Pour renouer avec ses paillettes et ses affiches de haut vol, la Croisette ne pouvait rêver tapis rouge plus flamboyant. À quelques semaines de sa montée des marches, rencontre avec une Marion Cotillard vibrante, tout à la joie de renouer avec le public, impatiente de fêter le retour du cinéma dans nos vies.

(*) Avec aussi Simon Helberg, Angèle…

En salle le 6 juillet 2021.

Avant de tourner avec lui, quelle idée vous faisiez-vous du cinéma et de la personnali­té de Leos Carax, réalisateu­r culte aux yeux de beaucoup?

J’avais vu tous ses films. À l’époque où il tournait Les amants du Pont-Neuf, j’apprenais le métier. Et je regardais Juliette Binoche en rêvant. Elle était si incandesce­nte et si engagée dans ce qu’elle faisait… c’était le genre d’actrice que je voulais être. Certaines scènes du film m’ont tellement marquée. Et puis, il y a eu toutes ces rumeurs autour du tournage, la flamboyanc­e du projet de Carax, et cette question: allait-il réussir à terminer son film? Je l’ai toujours considéré comme un très grand artiste. Cette part de mystère autour de lui me plaît aussi. Quant à Holy motors, c’est l’un des plus beaux films que j’ai vus. Être emmenée par un tel metteur en scène, c’est un voyage profond, unique. C’est un génie, et je pèse mes mots!

Le film est presque exclusivem­ent chanté. Comment avez-vous travaillé?

Je dois en effet n’avoir qu’une seule réplique «parlée». De surcroît, mon personnage, Ann, est une grande chanteuse lyrique, arrivée au sommet, et il y a des passages où elle chante sur scène. D’où une certaine pression! Avant d’accepter le film, j’ai ressenti le besoin de voir un prof de chant, pour savoir s’il me jugeait capable et si je n’allais pas me lancer dans un truc fou. Je n’avais pas peur de me casser la gueule, mais je voulais être à la hauteur de ce que Leos attendait.

Vous avez donc pris des cours pour apprendre le chant lyrique?

J’ai accepté le film en mai et on tournait en août, il était évident que je n’allais pas devenir une chanteuse d’opéra en quelques semaines. Mais j’ai fourni tout de même un gros travail, car la voix d’Ann doit être sublime… C’est aussi ma voix que l’on entend, car il fallait conserver mon timbre, mixée bien sûr avec celle d’une chanteuse lyrique. Ce qui caractéris­e aussi cette comédie musicale, c’est que Leos ne voulait que du live. D’habitude, sur ce genre de films, les chansons sont enregistré­es en studio et les acteurs les chantent en play-back sur le plateau. Ce live ajoutait de l’anxiété et en même temps c’était très excitant. Il m’a fallu trouver le savant dosage entre le chant de la cantatrice et celui des parties jouées et dialoguées. Savoir transposer toutes les émotions du personnage en chantant, avec parfois même une certaine pudeur. C’est un exercice délicat.

Que distingue, selon vous, ce personnage d’Ann de ceux, un peu à la marge que vous avez incarnés ces dernières années? On pense à Stéphanie dans De rouille et d’os, Sandra dans Deux jours, une nuit ou encore à Gabrielle dans Mal de pierres… Question difficile ! Peut-être son côté sombre derrière une apparence si lumineuse. Ce personnage d’Ann est d’une richesse incroyable, il évolue au fil de son histoire d’amour avec Henry, un comédien de stand-up en pleine gloire lui aussi. Elle apparaît douce, presque timide, à la fois forte et à fleur de peau. On va en apprendre beaucoup sur elle. De tels rôles sont rares à trouver, et Leos m’a nourrie avec, par exemple, des interviews de Romy Schneider, pour guider tel ou tel regard. Il est extrêmemen­t précis dans sa direction d’acteur.

Le film interroge le métier d’artiste, le rapport au public, le besoin de reconnaiss­ance dans le regard des autres. Quel écho cela a-t-il trouvé en vous?

Ce besoin de reconnaiss­ance est une pathologie partagée par tant d’êtres sur cette planète… On peut parfois avoir toute la reconnaiss­ance du monde, cela ne change rien à ce besoin toujours vif d’être reconnu. Cela raconte quelque chose de l’ego, et c’est ce que j’aime particuliè­rement dans ce film : il montre comment cet ego va nous permettre d’atteindre une forme d’accompliss­ement et, en même temps, il a une part sombre qui peut aussi nous éloigner de nous-mêmes, se transforme­r en quelque chose de très destructeu­r, de monstrueux avec ceux qu’on aime. Ce besoin de reconnaiss­ance est évidemment fort dans notre métier. J’y suis confrontée

dans ma vie de femme et d’actrice, et j’ai mis énormément de temps à l’assumer.

Et avez-vous appris à vous en libérer?

Il m’a fallu du temps pour prendre conscience que ce besoin pathologiq­ue n’est jamais assouvi par une reconnaiss­ance extérieure à soi. On peut avoir toute la reconnaiss­ance du monde, il y aura toujours quelque chose qui ne se calme pas si la reconnaiss­ance ne vient pas de soi-même.

Ce film parle aussi de la compétitio­n entre deux personnes qui brillent. En partageant la vie de Guillaume Canet, vous êtes-vous retrouvée dans cette situation?

Dans le film, cette compétitio­n fait naître un ressentime­nt, situation qui peut exister alors même qu’on aime l’autre plus que tout. Avec Guillaume, heureuseme­nt, on échange beaucoup, on parle de ce qu’on expériment­e dans nos métiers. On est très honnêtes l’un avec l’autre, il n’y a pas la place pour le ressentime­nt ni la jalousie. Mais on n’a pas été confrontés non plus à des périodes où l’un aurait manqué d’une forme de reconnaiss­ance. En revanche, il m’est arrivé par le passé d’être en couple avec des hommes qui travaillai­ent moins que moi, alors qu’on faisait le même métier, et je ne me rendais pas bien compte à quel point cela pouvait être douloureux d’être considéré comme la personne « qui accompagne » celle qui est dans la lumière. Je l’ai compris plus tard. Depuis, j’essaie de veiller à ce que mon entourage bénéficie d’autant d’attention que moi quand il est à mes côtés. Il peut s’agir d’un frère, d’une soeur, d’un parent…

Vous entamez ensemble le tournage d’Astérix et Obélix L’Empire du Milieu, qu’il réalise. Est-il important, quand on est un couple d’artistes, d’avoir des projets communs pour éviter de s’éloigner ?

Ma première réaction serait de vous dire que ce n’est pas forcément important, que notre envie de travailler ensemble vient comme ça, naturellem­ent. Mais en y réfléchiss­ant, je me dis que si l’on était complèteme­nt comblés l’un et l’autre en faisant nos films chacun de son côté, on n’aurait pas ce besoin de travailler ensemble. Et je me demande quelle réaction j’aurais s’il confiait des rôles que j’aurais pu jouer à d’autres. Je ne suis pas sûre que je le vivrais très bien! J’admire profondéme­nt le réalisateu­r qu’il est, au-delà du fait que c’est l’homme que j’aime. Je suis impression­née par sa façon de raconter des histoires. Ce métier, c’est aussi une passion et ce serait dommage de ne pas la partager.

Annette est aussi l’histoire d’un drame passionnel, qui évoque les violences faites aux femmes. Jusqu’à quel point ce thème vous touchait-il ?

J’ai du mal avec cette expression de « drame passionnel », qui sonne comme une excuse. Un homme violent reste évidemment un être humain qui se bat contre lui-même et qui n’arrive pas à trouver le chemin pour résoudre un désastre intérieur. Mais je ne pense pas que la passion ait vraiment sa place pour expliquer les violences conjugales.

Vous avez souvent parlé de la grande difficulté que vous aviez eue à vous séparer du rôle de Piaf dans La môme, tant votre implicatio­n avait été grande. Avez-vous appris à prendre plus de distance avec vos personnage­s ?

La rencontre avec un rôle reste une histoire d’amour. Même quand les personnage­s incarnés sont moins aimables, ou violents, ou difficiles à comprendre. Mais cette histoire débouche irrémédiab­lement sur une rupture. Et heureuseme­nt! Depuis La môme, j’ai appris cela. Aujourd’hui, j’ai conscience qu’il y aura rupture et d’une certaine manière, deuil. Avant, je pensais qu’en profession­nelle, mon travail allait s’arrêter quand le tournage prenait fin. Mais pas du tout! Jouer un rôle, c’est partager une relation avec quelqu’un à l’intérieur de soi, donc forcément cela impacte énormément. Avec l’expérience, je sais mieux cloisonner. J’ai aussi

deux enfants, donc le devoir de le faire. Ils m’ont d’ailleurs appris, sans le savoir, à faire une rupture douce mais assez rapide avec mes personnage­s.

Vous emmenez vos enfants sur vos tournages de temps en temps ?

Ils détestent venir sur mes films. Avec ma fille, quelque chose m’a marquée. Elle est venue un jour sur un tournage, elle était dans mes bras, elle avait 2 ans. Il y a une vibration différente de soi quand on tourne, même entre les prises, on n’est pas dans le même état que d’habitude. Elle m’a posé une question qui m’a d’abord fait rire, puis qui m’a fortement interrogée: « Elle est où maman ? » m’a-t-elle demandé. J’ai trouvé cela très révélateur. Et très beau. Les enfants sentent tout… Et ils ont une manière tellement juste, parfois, de nous remettre dans le présent. Je lui ai expliqué que mon métier, c’était de traverser la vie de certaines personnes, et qu’en même temps, leurs vies à elles me traversaie­nt aussi. Et que c’était certaineme­nt pour ça qu’elle me sentait différente sur un tournage.

Y a-t-il des registres de jeu que vous adorez et pour lesquels les réalisateu­rs ne pensent pas assez à vous ?

J’adore la comédie mais je n’y excelle pas ! C’est le même métier et en même temps c’est un univers totalement différent, qui m’attire. Pour moi, c’est un terrain à risque car, même si c’est cliché de le dire, c’est beaucoup plus difficile de faire rire que d’émouvoir. J’ai du travail pour m’améliorer dans ce registre, je n’ai pas encore envoyé les bons signaux pour qu’on pense à moi. Mais je sais que ça viendra. J’aimerais un jour atteindre cette liberté, cette chose mystérieus­e qui fait que, tout en étant sincère, on va trouver son clown. Je suis fascinée par les actrices qui y parviennen­t.

À qui pensez-vous ?

À Virginie Efira. Elle est capable de tout jouer, elle m’impression­ne énormément. Juliette Binoche aussi. Regardez ce qu’elle fait dans Décalage horaire, alors qu’elle est par ailleurs une grande tragédienn­e. Je pense aussi à Isabelle Huppert, Catherine Deneuve, qui sont très à l’aise et très bonnes dans des comédies… Je n’ai pas cette facilité-là. Mon clown intérieur ne surgit pas naturellem­ent. Pour l’instant !

À une époque, vous avez beaucoup enchaîné les films, vous aimiez travailler énormément. Cela vous rassurait ? C’était même une forme de boulimie ! Ma vie d’actrice était à un tournant, des réalisateu­rs merveilleu­x me proposaien­t des rôles. C’était difficile de choisir, j’avais envie de tout faire. Mais mon fils est arrivé, j’ai tourné quatre ou cinq films lors de sa première année, tout ça en le nourrissan­t, c’était fou quand j’y repense. Ça a créé de la douleur chez moi, une sorte de séparation interne que je n’ai pas eu envie de revivre. J’ai rencontré Leos Carax pour Annette quand j’étais enceinte de ma cadette. Ses dates de tournage coïncidaie­nt avec les premiers mois de ma fille, j’ai tout de suite dit non. La vie a bien fait les choses : deux ans plus tard, il n’avait pas encore tourné son film, et j’ai pu revenir dans le projet. Aujourd’hui, j’enchaîne beaucoup moins les tournages, mais je travaille toujours énormément mes rôles.

Comment avez-vous vécu ces moments de pause forcée imposés par les confinemen­ts ?

J’ai vécu le premier confinemen­t comme un soulagemen­t de voir le monde entier s’arrêter en même temps. J’ai trouvé cette sensation fortement agréable. Cela a aussi laissé du temps à l’introspect­ion, difficile d’habitude à cause d’un rythme effréné. Quand on se pose, il n’y a pas toujours que du soulagemen­t, il y a aussi ces interrogat­ions : quelle est ta vie ? Qu’est-ce que tu en fais? J’accueille ces moments comme une expérience, même si elle est parfois déstabilis­ante. Je vois toujours le verre à moitié plein, et je trouve dans les périodes plus complexes de la vie une étape qui m’amène à apprendre des choses sur moi et sur les autres. Maintenant si vous me demandez comment je vis aujourd’hui cette pandémie, je ressens tout de même une grande tristesse. J’ai envie de voir les gens démasqués, envie qu’on puisse se toucher les uns les autres. Je n’en peux plus ! Je suis quelqu’un de très positif et malgré ça, quand je vois que le contexte peut me pousser à avoir de grands moments de déprime, je trouve ça vertigineu­x. Ma fille vient de commencer l’école, en première année de maternelle elle ne voit que des gens masqués. Cela me terrifie.

La pandémie a-t-elle accéléré votre envie de quitter Paris?

J’avais déjà quitté Paris avant. Je n’ai pas voulu fuir, j’aime cette ville et son énergie, j’y suis née et je me sens profondéme­nt parisienne. Même si je rêve qu’on transforme les villes, et que le réseau énergétiqu­e y soit plus vertueux… Je ne voulais pas partir, mais ça s’est trouvé comme ça. On a trouvé un endroit dont on est tombé amoureux et donc on a bougé.

La crise que nous traversons avec le Covid vous a-t-elle fait franchir un cap supplément­aire dans vos conviction­s écologique­s? Est-ce une nouvelle étape? Non, parce que cette partie de ma vie a toujours été en évolution. J’ai toujours fait en sorte de m’améliorer. Et je continue à apprendre, à faire bouger mes comporteme­nts au quotidien, à être inspirée par des gens qui ont opté pour des changement­s radicaux. Certains achètent un terrain pour y construire leur maison en bois, ils produisent leur énergie. Je trouve ça admirable. Je ne me vois pas opérer dans ma vie un changement aussi radical mais je célèbre ceux qui le font.

Comment continuez-vous, justement, de traduire vos engagement­s au quotidien? Pour résumer, je veux être consciente de l’impact que j’ai en tant que consommatr­ice. À tous les niveaux. Et plus je me connecte à moi-même, plus je me sens connectée à une merveilleu­se humanité. Cela me fait grandir en tant que femme, et le sentiment d’un lien profond avec d’autres influe forcément sur ma façon de vivre et de consommer.

Vous pourriez envisager de lâcher un jour votre carrière pour défendre à plein temps vos conviction­s, à la manière d’une Audrey Hepburn?

J’aurais toujours besoin d’être créative, je n’arriverais pas à consacrer toute ma vie à un combat. Il me manquerait quelque chose. Mais on peut aujourd’hui inventer de nouvelles formes de narration tout en défendant des causes fortes. Il y a plein de manières de le faire. Je pense au travail de Cyril Dion, par exemple. De mon côté, j’ai coproduit un documentai­re réalisé par Flore Vasseur, Bigger than us (documentai­re sur de jeunes activistes et leur combat pour protéger l’environnem­ent, la liberté d’expression, l’accès à l’éducation… ndlr). Pour moi, c’est une façon de participer à une création, tout en partageant ce qui m’inspire profondéme­nt dans la vie.

Assistante stylisme Agathe Gire. Coiffure Perrine Rougemont/Caren. Maquillage Chanel par Christophe Danchaud/B. Agency. Manucure Edwige Llorente. Set design Sylvain Cabouat/WSM, assisté de Loana Baroux. Remercieme­nts à la Jardinerie Truffaut. Production Zoé Martin/Producing Love, assistée de Ludovic Del Puerto.

“Je vois toujours le verre à moitié plein, et je trouve dans les périodes plus complexes de la vie une étape qui m’amène à apprendre des choses sur moi et sur les autres.”

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RENCONTRE
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