En résidence
Marie Claire met en avant une artiste visuelle émergente et lui propose d’intervenir dans le magazine trois mois d’affilée. La photographe Anaïs Boileau est l’invitée de cette “résidence”. Portrait.
DES COULEURS ÉCLATANTES, UNE CHALEUR CARESSANTE ET UNE LUMIÈRE FOLLE: on dirait le Sud! Le travail d’Anaïs Boileau, 28 ans, respire tout entier la Méditerranée, comme l’illustre ici son emblématique série «Plein soleil», récompensée au Festival d’Hyères en 2016. «J’ai eu envie de photographier une communauté de femmes – ma mère et ses copines – autour de ce rituel si méditerranéen : prendre le soleil dans une sorte d’oisiveté heureuse, raconte-t-elle. Je me suis inspirée de ces femmes à la retraite dans les stations balnéaires pour imaginer des images très fictionnelles. » Originaire de Nîmes, la jeune femme a d’abord été tentée par le photoreportage et l’architecture, avant d’intégrer, son bac en poche, l’École cantonale d’arts de Lausanne, option photographie. Un déclic pour cette fille de sagefemme et d’un technicien de maintenance chez Perrier. Après un stage d’été fécond avec Charles Fréger, puis une résidence au Design Institute de Hong Kong, tout s’accélère: commandes pour la presse – portraits, reportages, paysages –, carte blanche confiée par Lancel pour les 140 ans de la marque… Le mois dernier, elle nous avait présenté une facette très picturale de son travail. Elle évoque ici son goût pour la mise en scène. Baignant dans une lumière crue, laiteuse, presque brutale, ses bronzeuses apparaissent telles des statues distantes, célébrant l’apparence, habitant «cette temporalité à part des moments suspendus ». Et animées d’un désir d’exotisme qu’avec humour la photographe s’est amusée à croquer. Ce mois-ci, Anaïs Boileau signe le portrait de la judokate Clarisse Agbegnenou (p. 102) ainsi que notre sujet «Gloria Kabe, nouvelle reine de la cuisine afrovégane» (p. 212). Nous continuerons de découvrir son travail dans le prochain numéro.