Marie Claire

Un nez sur le divan

Olivier Polge, créateur chez Chanel et auteur du nouveau Paris-Édimbourg, se souvient de ses chocs olfactifs.

- Paris-Édimbourg, Les Eaux de Chanel, 127 € les 125 ml.

«Les senteurs mêlées

L’ODEUR DE L’ENFANCE de thym et de lavande du maquis provençal, et de la pierre fraîche des maisons fermées toute la journée quand je passais mes vacances dans le Midi chez mes grands-parents. Je n’ai jamais retrouvé cela en flacon. » Par Nolwenn du Laz

«La bergamote, si fraîche L’ODEUR DE LA JOIE et pétillante, dont la simplicité fait naître aussitôt le sourire. Elle met en joie dans l’Eau de Cologne Original 4711.»

« Celle de Paris, qui L’ODEUR D’UN LIEU ADORÉ me touche, surtout quand je la redécouvre, à l’arrivée d’un voyage en train dans un wagon fermé. Lorsque je me la remémore, c’est un souvenir, bien sûr sublimé, de calcaire des immeubles, du lierre qui grimpe sur les grilles, de la végétation des parcs. Cette note végétale que l’on retrouve un peu dans l’Eau de Lierre de Diptyque.»

«Plus le temps L’ODEUR DE LA SENSUALITÉ passe, plus je suis sensible à des parfums qui ne la caricature­nt pas. Je suis plus attiré par une mélodie chuchotée que par un sillage tapageur. Les notes empreintes de fraîcheur me paraissent les plus sensuelles. Paris-Édimbourg a une constructi­on fluide inspirée des Cologne rehaussée par une accroche aromatique, un cyprès emprunté à la campagne anglaise. C’est un peu l’évocation du parfum d’une veste en tweed sentie au retour d’une balade au grand air.»

«Les fleurs: rose, tubéreuse, L’ODEUR DU CHIC jasmin… peu importe, pourvu qu’elles soient naturelles et de belle qualité. Ce sont les ingrédient­s les plus complexes, riches, fragiles et facettés de la palette du parfumeur. Le N° 5 de Chanel est le parfum le plus floral que je connaisse, sans qu’aucune fleur n’ait de prédominan­ce sur les autres au sein du bouquet.»

« Les notes vertes L’ODEUR DE LA NATURALITÉ végétales. L’archétype du genre est sans doute Aliage d’Estée Lauder, toujours aussi typique et intéressan­t avec sa facette aromatique autour du romarin associée aux accents du lierre et du galbanum. Il fit figure d’ovni à sa création dans les années 70.»

« J’espère qu’il sera LE PARFUM DE DEMAIN imprévu. Cet univers aseptisé depuis des mois, notre crainte de perdre l’odorat, ce contact odorant qui nous manque tant… Tout nous fait prendre conscience que l’odeur, c’est la vie! Dans le contexte qui est le nôtre, on en mesure l’importance.»

• RETROUVEZ CHAQUE MOIS LA CHRONIQUE PARFUM «SILLAGES FÉTICHES»,

PAR NOLWENN DU LAZ, SUR MARIECLAIR­E.FR

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