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Aviation, journalisme, alpinisme, natation, cyclisme, sauvetage: elle excelle en tout! Mais qui connaît cette wonder woman? Présentations.
Née en 1875 dans le Cantal, Marie Marvingt* mérite, mieux que quiconque, le qualificatif de pionnière. Son père, un fonctionnaire des postes pas macho pour son temps, l’initie à tous les sports: natation, alpinisme, vélo, escrime, ski, tir ou encore billard! Marie adore ça et accumule les records. Un cirque arrive dans les parages ? Hop ! Elle rejoint le chapiteau et apprend l’équitation, la voltige, la jonglerie. En 1899, elle est l’une des premières à obtenir le permis de conduire. Et trouve le temps d’étudier le français et la médecine, de pratiquer plusieurs langues. Aujourd’hui, on la qualifierait de HPI ! Mais voilà qu’elle découvre sa grande passion: l’aviation. Son brevet de pilote en poche, elle multiplie les vols. Quand la Grande Guerre éclate, elle se déguise en homme pour rejoindre les tranchées. Mais une femme, ça ne fait pas la guerre! Démasquée, elle est chassée du front. Qu’à cela ne tienne: elle se retrouve reporter, puis invente l’aviation sanitaire. Après tout, n’est-elle pas pilote et infirmière? Dans les années 20 et 30, elle parcourt le monde et multiplie les conférences. La renommée de « la fiancée du danger » est immense. Après la Seconde Guerre mondiale, où
elle s’illustre à nouveau par son héroïsme, Marie Marvingt freine un peu. Quoique. Elle obtient son brevet de pilote d’hélico à 84 ans! À sa mort, en 1963, le Chicago Tribune déplore la disparition de «la femme la plus extraordinaire depuis Jeanne d’Arc ». Mais on l’oublie vite. Depuis quelques mois, un collectif milite pour l’entrée au Panthéon de celle qui demeure la Française la plus décorée de l’histoire et détentrice du plus grand nombre de records. Tant de bravoure et de féminisme… Ça aurait de la gueule, non?
(*) La fiancée du danger. Mademoiselle Marie Marvingt, de Michèle Kahn, éd. Le Passage, 19 €.